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Comme l'embryon, l'adulte a aussi ses cellules à tout faire

La quête des cellules souches, pièces de «rechange» pour réparer l'homme, a peut-être avancé d'un pas de géant. Des chercheurs ont découvert, pour la première fois chez une souris adulte, des cellules «multifonctions» capables de se transformer en une grande variété de cellules du corps. Jusqu'à présent, de telles cellules avaient seulement été identifiées chez l'embryon. Là, ces cellules souches indifférenciées se spécialisent pour donner naissance à l'ensemble des organes et des tissus. Leur utilisation extrêmement prometteuse pour la médecine est au coeur d'un vif débat éthique en Europe comme aux Etats-Unis centré sur le statut de l'embryon. Matures. Ces cellules à tout faire ont été découvertes dans la moelle épinière de souris adultes par une équipe de l'université de Yale (Etats-Unis). Elles sont décrites dans la revue Cell. Les chercheurs avaient «bricolé» des souris femelles irradiées, auxquelles ils ont injecté des cellules prélevées sur un mâle, et donc marquées d'un chromosome Y. Et là, surprise. Ces cellules affublées de leur pancarte «Y» ont été repérées partout dans le corps. On en a retrouvé dans la moelle épinière et le sang, mais aussi dans les poumons, l'oesophage, l'estomac, le petit et le gros intestin, le foie et la peau. Pendant longtemps, les chercheurs ont pensé que les cellules «multifonctions» de la moelle épinière ne pouvaient donner naissance qu'à des cellules sanguines. Depuis trois ans, ils se sont progressivement aperçus qu'elles engendraient également des cellules d'os, de muscle et de cerveau. Sans parvenir pour autant à identifier ces cellules capables de donner des cellules matures. C'est désormais chose faite. «On pensait que seules les cellules embryonnaires avaient un potentiel aussi large», a commenté Neil Theise, professeur de pathologie à la faculté de médecine de New York (Etats-Unis). «Qu'il existe ainsi dans notre moelle épinière des cellules qui puissent devenir des cellules de types aussi différents est stupéfiant», s'est réjouie Diane Krause, de l'université de Yale, et coauteur de la publication. Des expériences ont permis de montrer que le processus de régénération cellulaire constaté chez la souris survient également chez l'humain. Outre leur faculté à se différencier, les cellules souches identifiées à Yale ont montré leur capacité à se disséminer spontanément dans tout l'organisme après l'injection. Saul Sharkis, de l'université Johns Hopkins (Maryland, Etats-Unis) a noté le mécanisme d'autoréparation qui semble à l'oeuvre dans la migration des cellules souches vers les tissus endommagés: «Il est possible que les cellules souches soient "convoquées" sur le lieu des blessures par des

Liberation :

[http://www.liberation.com/quotidien/semaine/20010504venv.html">substances] sécrétées par les organes endommagés.» Clones. En théorie, n'importe quel organe pourrait être réparé en utilisant des cellules générées à partir des cellules souches. Une perspective qui a poussé les chercheurs à réclamer le droit de travailler sur des cellules prélevées sur les embryons conçus à des fins de procréation assistée et même sur des embryons produits par clonage. Leurs détracteurs insistaient sur la méconnaissance de l'existence de cellules équivalentes chez les adultes. Ils viennent peut-être de marquer un point. Il reste à prolonger les recherches chez les humains pour tenter d'y dénicher ces cellules à tout faire. Et surtout à comprendre leurs mécanismes. «Le défi va être maintenant d'élucider comment ces transformations [cellulaires] interviennent», prévient Diane Krause.

Liberation :

[http://www.liberation.com/quotidien/semaine/20010504venv.html

Cell : http://www.cell.com/cgi/content/abstract/105/3/369/

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