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Climat : vers une montée inquiétante du niveau de la mer

Une étude menée par l’Université technologique de Nanyang (Singapour), a essayé de mieux évaluer le rythme de hausse du niveau des mers pour les trois prochains siècles. L’étude menée par le professeur Benjamin Horton, directeur de l’École Asiatique de l’Environnement de l’Université de Nanyang, part de deux scénarios largement connus dans le cadre des études sur le changement climatique.

Un scénario dit « optimiste », dans lequel l’augmentation de la température globale d’ici la fin du siècle se limiterait à +2°C par rapport à la période pré-industrielle (scénario RCP 2.6) ; et un scénario dit « pessimiste », dans lequel l’augmentation de la température globale d’ici à 2100 atteindrait +4.5°C (RCP 8.5). Si nos émissions restent contenues, comme le prévoit l’Accord de Paris, on se rapprochera du scénario « optimiste », dans le cas contraire, on se rapprochera du scénario « pessimiste ».

Les calculs menés par cette cohorte d’experts ont de quoi inquiéter en cas de non respect de l’Accord de Paris. Pour le scénario RCP 2.6 dit « optimiste », le niveau des mers et des océans pourrait monter de 30 à 65 cm d’ici 2100, et de 54 cm à 2 m d’ici 2300. Un scénario qui aurait déjà des conséquences pour les territoires en bord de mer.

En cas de poursuite des émissions de gaz à effet de serre, et donc de la survenue du scénario dit « pessimiste », le niveau des océans augmenterait de 0.6 m à 1.3 m en 2100, puis de 1.7 à 5.6 m en 2300, soit des niveaux tout à fait catastrophiques.

Les fourchettes prévues peuvent paraître larges, mais les sources d’incertitudes restent grandes, notamment pour des prévisions à plus de 200 ans. Le comportement des calottes glacières est notamment très difficile à calculer pour les scientifiques. Or, ces réservoirs potentiels en eau sont un moteur essentiel de l’élévation du niveau des mers.

La forte différence présentée entre le scénario « optimiste » et le « pessimiste » est plutôt une bonne nouvelle pour la co-auteur de l’étude, Andra Garner, professeure de sciences de l’environnement à l’Université Rowan, qui précise, « Il y a des différences marquées entre les prévisions qui envisagent de faibles émissions et celles qui considèrent des émissions plus élevées. Cela donne de l’espoir pour l’avenir, ainsi qu’une forte motivation pour agir maintenant pour éviter les impacts les plus graves ».

De plus, ces élévations très importantes prévues par les modèles doit pousser les décideurs à anticiper dès maintenant, pour éviter de se trouver au dépourvu si le pire devait effectivement se produire. En effet, des millions d'habitants habitent aujourd'hui dans des zones littorales exposées.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

Nature

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