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Climat: un nouveau modèle de prévision testé avec succès sur 150 ans

Des chercheurs américains espèrent pouvoir prédire, au moins un an à l'avance, les épisodes importants du phénomène climatique el Niño, après avoir validé rétrospectivement leur nouveau modèle sur le siècle et demi passé dans étude présentée jeudi dans la revue britannique Nature.El Niño, phénomène climatique qui se traduit par la migration d'Ouest en Est de part et d'autre de l'Océan Pacifique, d'une énorme vague d'eau chaude, fait intervenir l'océan et l'atmosphère. Par un jeu d'action-réaction, suite au Niño, un phénomène inverse se produit et un courant d'eau chaude de surface circule d'est en ouest, c'est la Niña. L'ensemble du cycle s'étend sur 18 mois et se nomme ENSO (El Niño Southern Oscillation). Il affecte particulièrement les latitudes tropicales et équatoriales mais peut connaître des conséquences climatiques beaucoup plus globales. Le modèle élaboré par Dake Chen et son équipe de l'Université de Columbia, prédit des ENSO de grande intensité. Il a été testé sur un siècle et demi alors que jusqu'ici les modèles n'avaient été validés que sur les trente dernières années. Ce modèle a pu prévoir des épisodes ENSO deux ans à l'avance, soit un an à un an et demi avant les modèles actuellement opérationnels. Par exemple, une expérience se basant sur les conditions océano-atmosphériques d'octobre 1996 a décrit croissance, maturité et déclin du Niño de l'hiver 1998, indique Nature. Leurs prévisions des épisodes Niño du passé s'établissent par l'analyse des températures de surface des mers et des océans (SST/Sea Surface Temperature) qui donnent des informations sur les changements peu rapides et à grande échelle des vents. Le modèle de Dake Chen et ses collaborateurs, n'étant sensible qu'aux variations lentes de l'atmosphère, ne peut donc "voir" que des épisodes el Niño importants. El Nino est un phénomène climatique qui se produit tous les deux à sept ans dans l'Océan Pacifique, en bordure de l'équateur, et qui se caractérise par une élévation anormale des températures à la surface de l'océan. Il se développe le plus souvent d'avril à juin et atteint son apogée entre décembre et février. Le réchauffement dure alors neuf à 12 mois.Sa manifestation la plus violente a eu lieu en 1997/98, provoquant pluies torrentielles et inondations sur la côte orientale du continent américain (Pérou, Equateur, Chili, Californie), sécheresses record et immenses feux de forêts en Indonésie et en Papouasie-Nouvelle Guinée. Reste à savoir si le modèle de l'équipe de Columbia, apparemment efficace pour retracer certains évènements climatiques passés, le sera dans la même mesure pour prévoir ceux qui pourraient se profiler dans le futur. De l'avis des chercheurs, la capacité à prédire le réchauffement ou le refroidissement de l'Océan Pacifique est d'une importance primordiale. Les manifestations d'El Nino en 1997, par exemple, ont causé des dommages estimés à 20 milliards de dollars (16,75 milliards d'euros), selon David Anderson, du Centre européen de prédictions météorologiques de Reading (Angleterre). Un rapport des Nations Unies, publié en 2002, fait apparaître que 200 millions de Chinois ont été touchés par les conséquences d'El Nino en 1991 et 1997. Université de Columbia :

http://www.earth.columbia.edu/news/2004/story04-14-04.html

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