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Un circuit de neurones au service des interactions sociales

L’existence d’un circuit de neurones, innervant la peau, et conçu pour favoriser les interactions avec d’autres individus, a été découvert par les chercheurs de l’Institut de génomique fonctionnelle (CNRS/Inserm/Université de Montpellier) et de l’Institut des maladies neurodégénératives (CNRS/Université de Bordeaux). Pour comprendre de quelle manière il détecte le toucher affectif, mais aussi comment il influence les interactions sociales, l’équipe de recherche a pour la première fois mis au point une méthode génétique permettant de créer ou d’inhiber, artificiellement, un ressenti de toucher plaisant chez la souris.

Les scientifiques ont alors pu observer que l’activation de ces neurones a pour conséquence d’inciter fortement les animaux à se toucher et donc à créer des liens sociaux entre eux. Inversement, l’altération, dès la naissance, du fonctionnement de ces neurones, provoque une baisse de l’attraction vers des contacts tactiles, et donc une diminution des interactions sociales dans le groupe. Ils expliquent comment des neurones, situés à la surface de la peau, sont responsables du caractère agréable du toucher.

Ces recherches sur la souris ont permis aux scientifiques de manipuler les neurones pour comprendre leur rôle exact. Ils ont constaté que leur activation incite les animaux à se toucher et donc à créer des liens sociaux entre eux. « Inversement, l’altération, dès la naissance, du fonctionnement de ces neurones, provoque une baisse de l’attraction vers des contacts tactiles, et donc une diminution des interactions sociales dans le groupe », expliquent-ils.

Les chercheurs du CNRS espèrent que ces résultats pourront avoir différentes applications. « La plupart des gens pensent que le toucher social est une construction mentale mais nous montrons que ce n’est pas ça, insiste Amaury François. La peau peut être un moyen d’interagir avec les autres et aussi une manière de modifier les émotions des gens ». Ces découvertes pourraient notamment avoir des implications dans la prise en charge des troubles anxieux, de la dépression, mais aussi de l’autisme. « Beaucoup de parents d’enfants atteints de troubles du spectre autistique expliquent qu’ils ont des troubles du toucher, soit ils y sont hypersensibles ou alors hyposensibles », développe le chercheur. « Notre hypothèse est que ces troubles font qu’on touche moins ces enfants, alors que cela peut aggraver les symptômes ». Des travaux complémentaires permettront de tester cette hypothèse, et peut-être de développer de nouvelles thérapies par le toucher, qui seraient « mises en place facilement dès le diagnostic ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CNRS

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