RTFlash

Matière

Le cimentier isérois Vicat met au point un liant « puits de carbone »

Plutôt que d'émettre du CO2, le ciment de l'entreprise iséroise Vicat va désormais en piéger et l'empêcher de retourner dans l'atmosphère grâce au "carat". Ce nouveau liant innovant va permettre de réduire de presque 90 % l'empreinte carbone par mètre cube de béton, assure le cimentier. Il sera produit sur le site de Montalieu-Vercieu en Nord-Isère, qui fera l'objet d'investissements pour assurer cette production.

Pour obtenir ce liant qui piège le carbone, Vicat a dû innover en matière de composition car les ciments classiques contiennent un produit très émetteur : le clinker. Il faut cuire à plus de 1.400 degrés des pierres pour l'obtenir. « À la fois l'énergie qu'on utilise pour le produire et un phénomène naturel de libération qui se trouve dans le calcaire sont les deux gros facteurs carbone associés à cette production » explique Laurent Legay, directeur des marchés et de l'offre chez Vicat.

Le cimentier tente de réduire le carbone émis lors de la production de clinker mais aussi de remplacer cette matière première dans ses ciments avec des matériaux biosourcés comme le chanvre ou le bois. Ce second point est décisif dans la mise au point de ce nouveau liant. Le "carat" contient en effet du biochar, une matière issue de la pyrolyse des arbres, une montée à forte température.

« C'est un concentré de biomasse qui est passé par une pyrolyse » explique Emil Soler-My, chargé du développement du Biochar pour le groupe Soler, partenaire de Vicat dans l'élaboration de ce liant. « Les plantes absorbent le CO2 dans la forêt, tous les bois qu'il faut retirer de la forêt, on les récupère, on les pyrolyse et on les transforme en carbone. On vient concentrer le CO2 prélevé par les plantes dans le béton ». En fait, ce processus casse le cycle du CO2 qui se retrouve piégé et ne retourne pas dans l'atmosphère. Vicat a déjà utilisé ce nouveau liant avec succès sur un chantier test. Plusieurs autres projets sont en discussion pour obtenir une certification puis un avis technique d'ici fin 2023 car cette innovation n'entre dans aucune norme pour le moment. Une fois la certification et l'avis obtenus, Vicat pourra commercialiser plus largement son "carat".

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

France Bleu

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top