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Le CHU de Toulouse promet de révolutionner la reconstruction faciale après un cancer

C’est une lourde opération, dont Catherine subi encore les conséquences, près de trois ans après. Soignée à Toulouse, elle a été opérée en 2022, après une récidive d’un cancer de la gencive. « L’os avait été touché par le cancer, il a fallu le retirer », explique-t-elle. « On m’a fait une reconstruction faciale en prélevant dix centimètres de mon péroné, qu’on a mis dans ma mâchoire ». Une opération de 10 heures, complexe, qui a mobilisé plusieurs chirurgiens. Catherine a ensuite été placée en soins intensifs, avec une trachéotomie pendant plusieurs jours pour pouvoir respirer, puis a eu une sonde naso-gastrique pour s’alimenter. « J’ai dû arrêter de travailler pendant un an et demi. Aujourd’hui, je fais encore de la rééducation avec un kiné. C’est un parcours long et éprouvant, y compris moralement ».

Un parcours du combattant -que connaissent bien les malades touchés par les cancers de la cavité buccale qui doivent avoir recours à de la reconstruction faciale, qui pourrait bientôt appartenir au passé. Une équipe de soignants, chercheurs et industriels travaille en effet sur un projet qui pourrait tout changer dans la prise en charge des malades. Le projet Bioface est porté par la professeure Agnès Dupret-Bories, qui exerce dans le service ORL et chirurgie cervico-faciale de l’Oncopole, à Toulouse. Elle avait notamment fait partie de l’équipe qui avait réalisé une reconstruction nasale complète par biomatériau imprimé en 3D, en 2022.

Faire de la reconstruction faciale grâce aux biomatériaux, après un cancer, c’est tout un défi. Notamment parce que les zones à remplacer ont bien souvent été endommagées par la radiothérapie et que les implants doivent aussi résister à des séances de rayons post-opératoires. Un enjeu auquel le projet Bioface veut répondre en combinant plusieurs biomatériaux. Un implant d’hydroxyapatite d’abord (une biocéramique, mélange de calcium et de phosphate), imprimé en 3D, sur mesure. Un implant en titane ensuite, pour un système de fixation adapté au patient.

Puis une membrane d’albumine, un matériel totalement naturel qui permet une régénération tissulaire optimale. Un spray antimicrobien sera appliqué sur les différents implants, avant ou pendant leur mise en place, afin de prévenir les infections. Cet ambitieux projet bénéficie du label Recherche hospitalo-universitaire 2023 (RHU 2023) qui associe secteurs académiques, hospitaliers et entreprises pour améliorer la prise en charge des patients.

Actu.fr du 19.12.2024 : https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/cancer-l-espoir-immense-suscite-par-un-projet-de-recherche-unique-mene-a-toulouse_62007993.html

CHU Toulouse du 16.12.2024 : https://www.chu-toulouse.fr/bioface-une-revolution-dans-la-reconstruction

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