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Un chirurgien français met au point une nouvelle technique pour déboucher les artères
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Due au dépôt de cholestérol dans les artères (plaques d’athérome), qui perturbe la circulation sanguine et réduit l’apport d’oxygène aux muscles, l’artérite se traduit, pour le patient, par des douleurs aux jambes et des difficultés à la marche. Pour retirer ces dépôts qui bouchent les artères, le chirurgien vasculaire a deux options, selon l’état du patient : une chirurgie classique (il ouvre et réalise un pontage) ou une intervention endovasculaire. Dans ce cas, il introduit, sans ouvrir, un stent (un ressort) dans l’artère pour en "écarter" les parois et rétablir le flux sanguin.
À la clinique Notre-Dame à Draguignan, le Docteur Jérôme Albertin dirige une étude “ELLIPSE”, destinée à valider, elle, une nouvelle approche endovasculaire cumulant les avantages de ces deux options. Utilisée initialement pour les artères du cœur, cette approche concernant les artères des membres inférieurs consiste à pratiquer une athérectomie rotationnelle endovasculaire. En clair, « on introduit dans l’artère, à travers la peau, un guide sur lequel est montée une sonde cathéter qui fonctionne comme une foreuse ».
Équipé d’ailettes qui lui permettent de s’adapter à la taille du vaisseau à traiter, ce dispositif (Jet-Stream de Boston Scientific) pulvérise la plaque d’athérome et aspire les débris. C’est une façon, explique le chirurgien, de cumuler les avantages des deux techniques habituelles.
« On n’ouvre pas, il s’agit donc d’une intervention mini-invasive donc peu “agressive”, endovasculaire, avec un temps d’hospitalisation réduit, des risques infectieux minorés. Et, contrairement à la chirurgie endovasculaire classique, on ne se contente pas de mettre un stent qui écrase la plaque d’athérome, avec le risque de récidive à court terme. On enlève cette plaque en grande partie, comme dans une chirurgie classique ».
La technique peut se suffire à elle-même et éviter la pose d’un stent, avec l’avantage de diminuer également le risque de fibrose à l’intérieur du stent : une réaction inflammatoire dont la cause est inconnue mais qui est fréquente, en particulier chez les femmes fumeuses et sur les petites artères, surtout dans les 6 premiers mois post-opératoires. « Dans ce cas-là, le résultat est mauvais, il est plus satisfaisant quand le passage de la sonde foreuse intervient pour préparer l’artère, en amont d’une angioplastie pratiquée dans la foulée », juge le Docteur Albertin.
« Dans ce cas, après le passage de la sonde qui a fragilisé la plaque artérielle, on introduit systématiquement un ballon pour dilater l’artère. Ce passage préalable facilite le déploiement du stent éventuel. Le plus souvent, cette technique permet également d’éviter la mise en place de matériel intra-vasculaire (stent), le ballon étant recouvert d’un produit qui se diffuse uniquement dans la paroi de l’artère pour limiter le risque d’un nouveau rétrécissement ».
Ces deux passages successifs – sonde puis ballon – permettent de mieux déboucher l’artère et augmentent le taux de succès technique immédiat puis secondaire de l’intervention.
« On traite aussi des calcifications plus longues et plus complexes et on diminue le nombre global de rechutes », note le Docteur Albertin, qui la pratique depuis plus deux ans. L’intervention se fait sous anesthésie locale et dure une heure environ. Le risque potentiel, rare, c’est la rupture artérielle ou l’embolie distale. « C’est pour cette raison que l’intervention doit être pratiquée par un chirurgien vasculaire qui peut convertir si besoin, c’est-à-dire passer à une chirurgie classique en cours d’intervention si cela s’avérait nécessaire », précise le chirurgien.
« Elle est donc pratiquée dans une salle d’angiographie chirurgicale hydride permettant de faire de la chirurgie ouverte et endovasculaire dans la même salle et au cours de la même intervention ». Il publiera, courant 2023, les résultats préliminaires de l’étude observationnelle multicentrique en cours. Douze établissements situés entre Nice et Marseille (dont la clinique des Fleurs à Ollioules et la clinique Saint-George, à Nice) y participent également.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Médecine
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