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La chirurgie guidée par fluorescence, nouvel espoir pour soigner les cancers abdominaux

Des chercheurs toulousains ont découvert une protéine qui, combinée à une molécule fluorescente, est capable de cibler des foyers tumoraux difficilement détectables par la chirurgie classique. Ce progrès pourrait considérablement diminuer les risques de rechutes des patients atteints de cancers abdominaux. « Dans ces cancers qui se développent dans la cavité abdominale, notamment les cancers de l’ovaire avec une atteinte du péritoine – on parle de carcinoses péritonéales —, mais aussi les cancers digestifs… La survie des patients dépend de la qualité et de la précision de la chirurgie », décrit le docteur Gwenaël Feron, chirurgien oncologue à l’IUCT Oncopole. « Or, la précision des interventions actuelles est limitée à la capacité de l’œil humain à voir la maladie, avec une notion de l’ordre du millimètre. C’est pourquoi en cancérologie, de nombreux espoirs se portent sur la chirurgie par fluorescence ».

Protéine extraite d’un champignon et produite en laboratoire de façon recombinante, grâce à son affinité pour les sucres présents à la surface des cellules tumorales épithéliales, elle est capable de différencier les cellules saines des cellules cancéreuses. Ces dernières étant présentes dans 80 % des cancers solides, notamment les cancers du foie, du pancréas, des poumons, des ovaires…, poursuit Mathilde Coustets, chercheuse au CNRS, présidente et cofondatrice de See2cure avec le Docteur Gwenaël Ferron et le professeur Laurent Paquereau.

« Concrètement, le chirurgien opère classiquement, et enlève tout ce qu’il voit à l’œil nu. Puis il passe en microscopie de fluorescence afin d’éliminer les foyers tumoraux microscopiques restant dans les cavités abdominales qui sont responsables de 80 % des rechutes. Ils sont signalés grâce à la protéine injectée aux patients la veille de l’opération », détaille la chercheuse. Pour l’oncologue Gwenaël Ferron, « Si l’enjeu est bien de faire diminuer le pourcentage des rechutes, cette aide à la fluorescence pourrait aussi être utile pour faire des biopsies ciblées en cas de tumeurs identifiées comme débutantes, afin de vérifier que la maladie ne s’est pas développée ailleurs ».

La spin-off qualifiée de deeptech par la BPI en avril 2023 a achevé sa preuve de concept en laboratoire et prépare désormais une levée de fonds d’amorçage de 2,5 millions d’euros pour lancer la production industrielle des lots qui permettront de réaliser le premier essai clinique à l’IUCT en 2027. « Nous prévoyons d’y inclure de 15 à 25 patientes atteintes de carcinoses péritonéales en stade avancé, car c’est sur cette maladie que la preuve de concept a été réalisée », avance l’oncologue.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

La Dépêche

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