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La Chine utilise les plantes pour traiter les eaux usées
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La Chine devra construire 400 villes d'ici à 2020. Avec un taux de croissance annuel du produit intérieur brut de 8 %, elle ne sera pas uniquement responsable du réchauffement de la planète, mais en sera également la victime. «Une chance ! affirme Jean-François Huchet, directeur du centre d'études français sur la Chine contemporaine, car le gouvernement chinois, craignant de voir la croissance se ralentir, va devoir, de toute urgence, mettre en place des politiques plus respectueuses de l'environnement.»
La ville de Wuhan est située au centre de la Chine, dans le Hubei, surnommée «la province aux Mille Lacs». Avec son agglomération, elle compte 14 millions d'habitants. Sa population est en pleine croissance, et la pollution de l'eau y est déjà catastrophique. Le gouvernement local doit trouver une solution.
Dans le cadre de la construction d'un nouveau quartier centré sur les thèmes de l'eau et de l'énergie, les autorités ont choisi la phytorestauration ou phytorémédiation. Inspirée du cycle de la nature, cette technique de dépollution utilise les plantes comme agents de traitement. Les eaux usées passent à travers des «jardins filtrants» habillés en espaces verts urbains ; une technologie qui permet d'économiser l'eau en la réutilisant.
Sur les bords du Yangzi Jiang, au milieu des marais, le nouveau quartier, Jinhe («rivières dorées» en chinois), recevra 50 000 habitants en 2009. Les travaux ont débuté fin 2005. Sur une surface de 60 hectares, 30 % sont consacrés aux espaces verts (contre 23 % à Paris, 5 % à Madrid et 2 % à Mexico). Les eaux noires, grises et pluviales passent à travers des jardins filtrants où elles sont traitées par les plantes, exclusivement locales.
Une fois filtrée, l'eau est stockée dans des réservoirs souterrains puis réutilisée à 100 % pour les chasses d'eau, la climatisation, l'arrosage, le nettoyage des rues, des voitures, etc. Résultat : zéro rejet.
Avec une éolienne installée au coeur du quartier, le système est en plus autonome énergétiquement à 85 %. Le bilan écologique du quartier est prometteur. La consommation d'eau potable devrait être réduite de 50 %. Les constructions, isolations, orientations, et l'utilisation d'énergies renouvelables devraient permettre une économie totale de 65 % sur la consommation de charbon.
Pour sa première phase de construction, qui vient d'être achevée, Jinhe a reçu le prix du quartier modèle du ministère chinois de la Réforme et du Développement. Sur ce projet, Chinois, Australiens et Français ont travaillé ensemble.
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- Publié dans : Géologie & Géophysique
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