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La chimie mise sur la chaleur bas carbone
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Remplacer les ressources fossiles par de la biomasse ou des déchets, tel est le défi des chimistes. Mais les plus gros émetteurs de CO2 seront aussi les plus difficiles à décarboner. En effet, qu'il s'agisse de la production Aspirine chez Seqens, de fibre de carbone chez Hexcel, ou de liants pour peinture chez Ecoat, tous ces industriels, installés sur la plate-forme Roussillon, au sud de Lyon, ont besoin de vapeur pour assurer leurs productions.
Pour l’obtenir, ils comptent sur une infrastructure mutualisée : Osiris. Ce groupement d’intérêt économique (GIE) leur fournit environ 1,5 million de tonnes de vapeur par an. Alors que le charbon et le gaz dominaient autrefois les ressources utilisées pour la produire, ils devraient devenir minoritaires cette année. « Réduire l’usage des ressources fossiles, c’est tout l’enjeu aujourd’hui », indique Frédéric Fructus, l’administrateur d’Osiris. « Les combustibles de récupération et la biomasse sont deux leviers importants ».
En juin, la troisième unité d’incinération d’ordures ménagères de Trédi Salaise, à quelques kilomètres de là, sera raccordée aux infrastructures d’Osiris. De quoi tripler la quantité de vapeur du GIE, actuellement de 200 000 tonnes par an (t/an), fournie par les deux premiers incinérateurs. Cela permettra de réduire la part du gaz et du charbon à 35 % dans la production de vapeur et de passer sous la barre des 200 000 t/an de dioxyde de carbone (CO2) émis. En 2015, une première étape avait déjà permis de descendre de 85 à 69 % la part du charbon et du gaz grâce à la mise en place d’une chaudière biomasse, baptisée Robin, par Suez. Les émissions de CO2 étaient alors passées de 350 000 à 300 000 t/an.
Osiris n’est pas un cas isolé. Le remplacement de la chaleur issue de ressources fossiles par de la chaleur bas carbone est considéré comme le principal levier pour réduire les émissions de CO2 de la chimie à l’heure actuelle. Il représente la moitié du gisement potentiel de réduction identifié grâce à des actions considérées comme accessibles avant 2030. L’autre moitié étant les actions d’efficacité énergétique et la diminution des émissions de protoxyde d’azote (N2O). Ces résultats sont issus d’une étude prospective lancée par France Chimie il y a plus d’un an.
« Nous sommes partis de l’existant pour voir ce qu’il était possible de faire », explique Sylvain Le Net, responsable énergie chez France Chimie. « Nous avons déterminé ce que nous pensions être capables de réaliser d’ici à 2030. Le reste se jouera entre 2030 et 2050. Nous visons une diminution de 7 à 24 % d’émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030 ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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