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Des chercheurs réalisent un chromosome artificiel en laboratoire !

A l'issue de sept années de recherche, une équipe internationale a réussi à produire, dans le cadre du projet SC2.O, un chromosome artificiel fonctionnel de la levure. Il s'agit d'une avancée majeure en biologie synthétique car, jusqu'à présent, les scientifiques ne savaient reproduire que des chromosomes de bactéries, bien plus simples. le patrimoine génétique de la levure de boulanger est autrement plus complexe et regroupe 12 156 677 paires de bases réparties sur  6 275 gènes et 16 chromosomes.

Pour fabriquer ce génome, les chercheurs ont dû attacher 273 871 paires de base d'ADN de levure, un nombre inférieur aux 316 667 paires de base que compte le chromosome naturel. Les scientifiques ont en effet modifié la base génétique de ce chromosome en en retirant certaines séquences redondantes qui ne sont pas nécessaires à sa reproduction. "Notre recherche a fait passer la biologie synthétique de la théorie à la réalité", a déclaré Jef Boeke, chercheur à l'Université de New York, qui a dirigé ce projet de recherche.

Une fois synthétisé, ce chromosome a été ensuite inséré dans des cellules vivantes de levure de bière et celles-ci ont fonctionné normalement mais ont manifesté de nouvelles propriétés qui n'existent pas dans la levure naturelle. Comme le précise le Professeur Boeke, "Nous avons procédé à plus de 50 000 changements dans le code ADN du chromosome et notre levure est toujours vivante, ce qui est remarquable."

Grâce à la maîtrise de cette technique de reconstruction synthétique des chromosomes, ces scientifiques vont pouvoir modifier bien plus efficacement le génome de la levure pour lui donner certaines propriétés et lui permettre, par exemple, de produire certains médicaments ou vaccins mais également de nouveaux types de biocarburants.

Il existe cependant d'autre voies en cours d'exploration qui permettent  également à la levure de produire des molécules présentant un intérêt thérapeutique ou industriel.  Une équipe française (INRA-AgroParisTech-Iterg) a notamment annoncé la semaine dernière qu'elle avait réussi à faire produire des lipides par une levure en ajoutant à cette dernière un gène provenant d'une plante.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science

PLOS One

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