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Des chercheurs identifient la zone du cerveau impliquée dans le contrôle de l'attention
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L’un des traitements possibles de la maladie de Parkinson est la stimulation cérébrale profonde du noyau sous-thalamique – région du cerveau impliquée dans le contrôle moteur. Cette technique chirurgicale qui consiste à implanter des électrodes pour délivrer des impulsions électriques dans la zone cible, réduit nettement les tremblements. Mais, certains patients ont ensuite des difficultés à concentrer leur attention et à contrôler leurs pensées impulsives. Ce phénomène peut parfois les conduire à adopter des comportements à risque tels que le jeu et la consommation de substances. En cherchant à comprendre l’origine de cet effet secondaire, les chercheurs de l’université de l’Iowa ont mis en évidence que le noyau sous-thalamique jouait aussi un rôle dans le contrôle de l’attention.
Pour découvrir l’origine exacte de l’effet secondaire, l’équipe a conçu une expérience évaluant l'attention de plus d'une douzaine de patients atteints de la maladie de Parkinson traités par stimulation cérébrale profonde. Les volontaires devaient fixer leur attention sur un écran d'ordinateur pendant que les ondes cérébrales de leur cortex visuel étaient surveillées. Environ une fois sur cinq, dans un ordre aléatoire, les participants entendaient un gazouillis destiné à détourner leur attention du moniteur.
Lorsque la stimulation cérébrale profonde était inactive et que le gazouillis retentissait, les patients détournaient leur attention du système visuel vers le bruit, exactement comme le groupe témoin qui n’avait pas d'électrode dans son noyau sous-thalamique. En revanche, lorsque le dispositif était activé, l’attention visuelle des volontaires atteints de Parkinson restait fixée sur l’écran.
« Nous avons constaté qu'ils ne peuvent plus interrompre ou supprimer leur attention de la même manière », explique Jan Wessel, l'auteur correspondant de l'étude. « Le son inattendu se produit et ils sont toujours pleinement attentifs à leur système visuel. Ils n’ont pas détourné leur attention du visuel ». Pour les chercheurs, cela confirme le rôle du noyau sous-thalamique dans la manière dont le cerveau et le corps communiquent non seulement avec le système moteur, comme on le savait auparavant, mais également avec les pensées et l'attention.
« Jusqu'à présent, on ne savait pas vraiment pourquoi les personnes atteintes de la maladie de Parkinson avaient des problèmes cognitifs, par exemple pourquoi leurs résultats aux tests d'attention étaient moins bons », explique Jan Wessel. « Notre étude explique pourquoi : bien que la suppression de l'influence inhibitrice du noyau sous-thalamique sur le système moteur soit utile dans le traitement de la maladie de Parkinson, la suppression de son influence inhibitrice sur les systèmes non-moteurs (tels que les pensées ou l'attention) peut avoir des effets indésirables ».
Pour le professeur Wessel, les résultats ne remettent pas en cause les bienfaits et l'utilité de la stimulation cérébrale profonde dans le traitement de la maladie de Parkinson. Toutefois, ils appellent à mener des recherches supplémentaires pour obtenir un ciblage plus fin des zones du noyau sous-thalamique qui gèrent le système moteur.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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cristommy
23/08/2024Merci beaucoup pour les informations utiles que vous apportez. J'espère que vous continuerez à proposer à chacun autant de messages intéressants que possible à l'avenir.
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