Des chercheurs français élucident le mécanisme de blocage des ovocytes
Une équipe du CNRS, dirigée par Olivier Haccard, est parvenue à mettre à jour l'un des mécanismes fondamentaux qui gouvernent le blocage des ovocytes au cours de leur maturation, un processus qui joue un rôle-clé dans la reproduction animale et humaine.
Chez les animaux, le cycle des ovocytes, cellules reproductrices femelles, s'arrête pendant de longues périodes au sein des ovaires. Bien que cette interruption constitue un mécanisme clé de la reproduction, ces mécanismes moléculaires restaient mal connus.
Grâce à ces travaux, les chercheurs ont pu montrer chez l'animal le rôle-clé d'une protéine appelée ARPP19. Ils ont découvert que cette protéine possédait la capacité, en modifiant son état de phosphorylation, de bloquer ou au contraire de provoquer la division cellulaire.
L'arrêt du cycle cellulaire des ovocytes joue un rôle capital dans le bon déroulement de la fonction de reproduction. En effet, si cette interruption n'a pas lieu, la croissance de l'ovocyte n'a pas le temps de s'effectuer correctement, ce qui a notamment pour effet de produire des gamètes incapables de former un embryon. On savait déjà depuis une quarantaine d'années que la protéine kinase A (PKA) constituait l'un des éléments clés de la chaîne moléculaire conduisant à cette interruption du cycle de l'ovocyte. Mais jusqu'à présent, on ignorait encore l'étape suivante de cette cascade moléculaire complexe, c'est-à-dire l'identité de la protéine sur laquelle agit cette protéine kinase A.
En travaillant sur un modèle batracien, les chercheurs ont pu établir que la protéine-cible de la PKA est une protéine appelée ARPP19.
Ces scientifiques ont ensuite pu montrer que cette protéine ARPP19 joue bien un rôle déterminant dans le cycle de différenciation des ovocytes puisqu'elle peut, soit interrompre le cycle des ovocytes sous l'action de la protéine PKA, soit au contraire activer ce cycle sous l'action d'une autre protéine kinase baptisé Greatwall.
Ces travaux fondamentaux ont donc pu expliquer pour la première fois l'organisation de toute la chaîne moléculaire qui contrôle le cycle de production des ovocytes et la reproduction sexuée.
La découverte et la compréhension de ce mécanisme complexe constituent une avancée majeure en biologie et devraient avoir à terme de grandes retombées thérapeutiques, non seulement dans la lutte contre certaines formes d'infertilités féminines mais également dans d'autres domaines où les mécanismes de division cellulaire jouent un rôle crucial, comme la cancérologie.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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