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Des chercheurs français développent un nouveau médicament sans risque d’addiction

Une équipe de scientifiques français dirigée par Patrick Couvreur à l’Institut Galien Paris-Sud (Paris-Sud/CNRS), en collaboration avec l’Institut de psychiatrie et neurosciences de Paris (Inserm/Université Paris Descartes) et le laboratoire de neuropharmacologie (Université Paris-Sud/Inserm), a développé un nouveau nanomédicament antalgique qui pourrait révolutionner le quotidien de nombreux patients. Ce nouvel antidouleur serait capable de cibler spécifiquement la zone douloureuse tout en évitant les redoutables effets secondaires liés aux opiacés, comme la dépendance.

Pour mettre au point ce médicament, les scientifiques ont travaillé sur la leu-enképhaline, un neuropeptide capable d’agir sur les récepteurs liés à la douleur, sans effet secondaire. Cependant, cette molécule est habituellement métabolisée par le corps en quelques minutes.

Les chercheurs ont alors eu l’idée de coupler la leu-enképhaline à un lipide, le squalène. Cette manipulation a permis de protéger la leu-enképhaline de la métabolisation, ce qui a permis de prolonger son action antalgique en la maintenant jusqu’à la zone inflammatoire douloureuse. Ce traitement a été un succès chez les rats, avec un effet antidouleur « important et prolongé ». Cet effet antalgique serait même supérieur à celui de la morphine.

« Grâce à l’utilisation d’antagonistes des récepteurs aux opiacés, ne pénétrant pas la barrière hémato-encéphalique, il a été observé que, contrairement à la morphine, les nanoparticules de leu-enképhaline-squalène épargnaient le tissu cérébral et agissaient exclusivement au niveau des récepteurs périphériques », détaillent les scientifiques. C’est ce phénomène qui permettrait de réduire le risque d’addiction.

Cette découverte pourrait ouvrir de nouvelles voies dans le traitement de la douleur inflammatoire chronique. En France, au moins 12 millions de personnes souffrent de de ce type de douleurs et 70 % de ces 12 millions de patients ne reçoivent pas un traitement approprié, selon la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SFETD). Aux Etats-Unis, on estime que 64 000 Américains sont morts en 2017 par overdose d’opiacés, ce qui en fait l'une des causes principales de la diminution de l’espérance de vie depuis quelques années.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Advances

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