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Des chercheurs français découvrent un nouveau mécanisme anti-cancéreux

Les équipes de recherche du CHU de Nantes et de Nantes Université, en collaboration avec l’université de Melbourne et des laboratoires de recherche de Paris et de Rennes, viennent de découvrir un nouveau mécanisme immunologique anti-cancéreux commun aux cancers pulmonaires, cutanés, oropharyngés et du sein. « En étudiant la guérison post-infection, nous avons identifié un nouveau mécanisme immunologique anti-cancéreux et l’avons reproduit thérapeutiquement. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques et préventives dans la prise en charge du cancer », explique le Professeur Antoine Roquilly, service d’anesthésie-réanimation CHU de Nantes, responsable de l’unité d’investigation clinique.

Les infections représentent une des causes les plus fréquentes de décès dans le monde. En 2019, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les infections des voies respiratoires basses ont entraîné 2,6 millions de décès. Le sepsis désigne un dysfonctionnement d’un organe causé par une réponse exacerbée du système immunitaire suite à une infection grave (ex : pneumonie, péritonite) et est responsable de la plupart des décès par infection. Suite à cette réponse exacerbée du système immunitaire, des modifications de celui-ci peuvent être observées pendant plusieurs mois. Jusqu’à présent, l’impact de cette modulation du système immunitaire sur le risque de développer un cancer était resté sans réelle réponse.

L’analyse de bases de données nationales a permis de récolter les données de patients ayant été hospitalisés en France entre 2010 et 2016, suite à une pneumonie ou pour une autre raison non liée à une infection (traumatisme, lésions cérébrales). Au total, 681 603 patients ayant eu un sepsis ou une infection et 3 219 609 patients hospitalisés pour traumatisme ou lésions cérébrales ont été inclus dans cette étude. « Nous avons su exploiter la richesse des données de santé nationale », souligne le Professeur Pierre-Antoine Gourraud, responsable de la clinique des données du CHU de Nantes. « C’est en analysant les données de millions de patients français passés en réanimation et atteints par des infections pulmonaires que nous avons conforté les hypothèses immunologiques permettant d’identifier des effets protecteurs contre certains cancers. Nous avons fait la démonstration que les données de chaque patient en France peuvent connaître une deuxième vie en étant réutilisées ».

Les analyses statistiques réalisées ont révélé que, chez les patients ayant survécu à un sepsis, le risque de développer un cancer était moins important que chez les patients hospitalisés pour une infection ou pour une autre raison (traumatisme, lésion cérébrale). « Notre étude révèle un mécanisme de défense inédit contre le cancer, initié par une réaction immunitaire spécifique à la suite d’une infection grave, spécifiquement dans le poumon » souligne Jérémie Poschmann, chercheur au centre de recherche en transplantation et immunologie translationnelle.

Les macrophages, des cellules immunitaires formées par l’expérience de cette infection, libèrent un réseau de substances chimiques qui attirent et retiennent des cellules T spéciales (ou lymphocytes T, cellules de défense impliqués dans la réponse immunitaire) dans le poumon, renforçant la capacité à lutter contre le développement de tumeurs. Ce processus ouvre des perspectives prometteuses pour de nouvelles stratégies thérapeutiques dans la prévention et le traitement du cancer.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nantes Université

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