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Chelles se connecte sur le courant électrique
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La mairie de Chelles a franchi le pas. Elle est en effet l'une des premières administrations à tester les courants porteurs en ligne (CPL), une technologie prometteuse exploitant le réseau électrique pour transporter les flux informatiques. « Nous avons eu l'opportunité d'expérimenter cette technologie grâce à un financement du Sigeif (Syndicat intercommunal pour le gaz et l'électricité en Île-de-France). Nous avons innové, dans un premier temps, sans débourser un centime », explique René-Yves Labranche, directeur des nouvelles technologies à la mairie de Chelles. Une opportunité qui tombait à pic pour la mairie qui étudiait la mise en réseau du parc informatique de l'école municipale Delambre. Un parc d'ailleurs assez ancien, avec une quinzaine de PC (processeurs 486 jusqu'à Pentium 100 MHz), équipés pour la plupart du système d'exploitation Windows 95 et du navigateur Internet Explorer 3, à l'exception de trois micro-ordinateurs fonctionnant avec Windows 98. La société suisse Ascom, l'une des pionnières en matière de CPL, est chargée alors de la mise en place de l'infrastructure. Le réseau CPL est constitué d'un ou plusieurs boîtiers idoines positionnés de façon à servir de passerelle entre le réseau électrique et le réseau informatique. Grâce à ces boîtiers, chaque prise électrique devient également une prise réseau. Des modems individuels sont ensuite raccordés aux ordinateurs qui accèdent ainsi instantanément au réseau local ou à Internet. En quatre jours, l'installation est bouclée. Tout fonctionne parfaitement, même sur des ordinateurs obsolètes, malgré quelques défauts de jeunesse. « Au départ, certaines salles ne pouvaient être connectées au réseau, sans doute à cause de parasites. Heureusement, le problème a été vite résolu grâce à une configuration plus fine des modems et des fréquences porteuses utilisées. Un réseau CPL se révèle être une solution de qualité pour un réseau de petite taille, d'une vingtaine de machines par exemple », affirme René-Yves Labranche. D'autant que les débits sont satisfaisants : « Ils atteignent entre 4 et 6 Mbit/s, soit l'équivalent de ce qui est observé dans un réseau Wi-Fi », souligne ce dernier. S'il permet de relayer sans dégradation, dans tout le bâtiment, un accès Internet à haut débit, la bande passante doit cependant être partagée par toutes les machines. « La connexion Internet disponible (RNIS 64K) à partir du routeur n'est pas suffisante si les quatorze ordinateurs sont connectés à Internet simultanément. Au-delà de cinq machines, il y a goulet d'étranglement. Il faudrait que l'école souscrive au minimum à une ligne ADSL de base, qui ne serait pas tellement plus coûteuse que la connexion RNIS », souligne René-Yves Labranche. A ce sujet, la mairie prévoit d'interconnecter l'école à la dorsale de ses bâtiments (1 GHz) disposant d'accès Turbo ADSL. Ce projet vise à mixer la fibre optique, le canon laser et le Wi-Fi, mais nécessite une réponse favorable de l'ART. Les réseaux CPL ont un atout supplémentaire : ils sont compatibles avec n'importe quel type de réseau existant et n'entraînent aucune perturbation dans la configuration du réseau utilisé. « Plus qu'un avantage technologique, les CPL nous ont surtout rendu service au niveau de l'organisation. Aucun travail de câblage ou autre n'a été nécessaire », constate notre interlocuteur. Le réseau CPL respecte même les paramètres de sécurisation du LAN. « En cas d'évolution ou de changement dans les choix technologiques, le réseau CPL s'adapte sans intervention supplémentaire et reste très évolutif : des modems peuvent être ajoutés au réseau en fonction des besoins, sans remettre en cause l'installation », ajoute René-Yves Labranche. Utilisant le réseau électrique pré-existant, le coût global d'un réseau CPL reste trois à quatre fois inférieur à celui d'un réseau câblé ethernet, car cela ne coûte rien de connecter deux bureaux ou deux salles de classe. Mais, si l'infrastructure d'un réseau CPL est économique, attention toutefois au prix des équipements, qui reste encore élevé. Sur ce point, les constructeurs semblent confiants et assurent une baisse prochaine, à mesure que la technologie se démocratisera. « Il faut compter près de 150 euros ht par modem et 1500 euros ht pour l'équipement maître installé sur le compteur électrique. Il est certain que le Wi-Fi est plus économique, mais comporte bien plus de contraintes : murs, plafonds et planchers sont des obstacles à la diffusion des ondes hertziennes. C'est pourquoi, les deux sont complémentaires », juge le responsable informatique de la mairie. À l'école Delambre, le réseau CPL cohabite avec un réseau de PC sans fil exploitant quatre Pentium de dernière génération installés en 2001. « En fait, en combinant les deux, on s'offre une mobilité inégalée. Nous pouvons modeler un réseau dans n'importe quelle salle. Nous pensons mixer toutes les technologies disponibles, selon les besoins », envisage-t-il.
OINet : http://www.01net.com/article/201898.html
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