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Le cerveau préfère additionner et rajouter plutôt que soustraire et supprimer
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Des chercheurs américains de l'Université de Virginie, à Charlottesville, ont mené une série d’expériences et d’observations desquelles ils ont découvert que le cerveau humain se tourne naturellement vers l’ajout de nouveaux éléments pour résoudre un problème. « La plupart des gens supposent que la meilleure façon de gérer un problème est d'ajouter de nouvelles fonctionnalités, même si ce n'est pas la solution la plus rationnelle », résume Benjamin Converse, psychologue et auteur principal de l’étude.
Les chercheurs ont observé comment les gens essayent de changer des objets, des concepts ou des situations. Ils ont noté que lorsqu’un nouveau recteur d'université est nommé et qu’il propose de nouvelles idées, seulement 11 % d'entre elles impliquent de se débarrasser de quelque chose.
Chez des voyageurs à qui ils ont demandé d'améliorer un itinéraire de voyage, moins d’un sur trois (28 %) a éliminé des destinations, même si l'emploi du temps était déjà surchargé. Même constat chez des personnes qui ont retouché un texte : seuls 17 % ont enlevé des mots plutôt que d’en rajouter. Concernant des idées d’amélioration d’une recette de soupe, les participants ont eu tendance à rajouter 2,85 ingrédients supplémentaires par rapport aux cinq de départ.
Dans une deuxième étape, les chercheurs ont souhaité confronter cette manie du “toujours plus” à des problèmes dont la solution la plus rationnelle est de soustraire et de supprimer. Ils ont donné aux participants des carrés avec des motifs colorés en leur demandant de rendre le motif symétrique en changeant des éléments de la figure. Pour obtenir la symétrie de la manière la plus simple, la solution était d’enlever des motifs. Pourtant, seulement une petite moitié des volontaires (49 %) a opté pour cette solution. Dans une autre expérience, les participants devaient stabiliser une structure en Lego avec un pied plus long que l'autre en ajoutant ou en ôtant des blocs. Près de deux sur trois ont choisi d’ajouter des blocs (59 %) plutôt que d’en enlever.
Les auteurs proposent plusieurs hypothèses pour expliquer cette habitude cognitive. « Les idées additives viennent plus rapidement et facilement à l'esprit, alors que les idées soustractives nécessitent plus d'effort cognitif », estime Benjamin Converse. « Et comme les gens n'agissent souvent qu'à partir des premières idées qui leur viennent, ils finissent par accepter des solutions additives sans envisager la soustraction ». Autre idée avancée : notre subconscient associerait la soustraction comme une action liée à une perte et se dirait que naturellement « plus il y a, mieux c’est ».
Cette tendance n’est pas forcément une bonne chose. « Au fil du temps, notre habitude à l'addition s'installe et se renforce, ce qui fait que sur le long terme, nous manquons des opportunités pour traiter efficacement les problèmes », déplore Gabrielle Adams, coauteur de l'étude. « On en voit les résultats tous les jours à travers des emplois du temps surchargés, une complexification croissante des administrations ou une exploitation sans limite des ressources naturelles ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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