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Le cerveau pourrait apprendre, même inconscient
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Peut-on apprendre tout en étant inconscient ? Ou du moins dans un état de conscience altéré ? Un certain type d'apprentissage, le fameux conditionnement pavlovien, serait possible chez des patients en état de conscience minimale ou plongés dans un état végétatif, affirment des chercheurs britanniques et argentins.
Diagnostiquer l'état de conscience chez un patient victime de lésions cérébrales qui ne peut pas communiquer sur son propre état est très difficile pour les médecins. Plusieurs échelles d'appréciations ont été conçues, des méthodes basées sur l'imagerie médicale se développent également. Tristan Bekinschtein (Université de Cambridge) et ses collègues proposent une nouvelle méthode d'évaluation basée sur l'apprentissage.
Les chercheurs ont testé le conditionnement pavlovien sur trois groupes : des personnes éveillées et en bonne santé, des personnes sous anesthésie et 22 patients qui, généralement après un coma, sont en état végétatif ou en état de conscience minimale (souvent capables dans ce dernier cas de réagir à une commande).
Les chercheurs font entendre une note puis envoient un souffle d'air sur l'oeil des volontaires et des patients. Après quelques expériences, les personnes éveillées contractent la paupière dès qu'ils entendent la note, anticipant le souffle sur l'oeil qui y est associé. Les personnes sous anesthésie ne réagissent pas, rapportent les chercheurs. Par contre, chez 15 des 22 patients étudiés, une activité musculaire a été relevée dès l'audition de la note.
De précédentes études sur cette expérience bien connue du conditionnement pavlovien ont montré qu'elle mobilise un réseau cérébral assez large impliquant le cervelet, le néocortex et l'hippocampe. Les patients sont-ils pour autant conscients qu'ils apprennent quelque chose? L'expérience ne prouve rien à ce sujet.
Cependant, les chercheurs, qui publient leurs travaux dans la revue Nature Neuroscience, soulignent que les patients qui ont le mieux appris lors de cette expérience sont aussi ceux pour lesquels l'imagerie médicale a fourni un diagnostic encourageant.
Et ceux qui ont par la suite le mieux récupéré. Tristan Bekinschtein suggère donc que ce test pourrait aider les médecins à établir leur diagnostic. Par rapport à d'autres méthodes utilisées, il a l'avantage de ne pas faire appel au langage, souligne le neurologue d'Oxford, sachant que les zones cérébrales impliqués dans la compréhension du langage peuvent être abîmées.
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- Publié dans : Médecine
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