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Centrales solaires sur orbite : l'idée fait son chemin

Au cours du quatrième colloque international consacré au TESF -transport d'énergie sans fil- le projet d'une centrale solaire sur orbite a été validé par les scientifiques. Comme toute ondulation, les micro-ondes transportent de l'énergie. Un mécanisme adopté à grande échelle pour la cuisson dans les fours ou la téléphonie mobile. Le gadget distribué par les organisateurs du congrès en atteste, qui allume une petite diode lumineuse quand il capte les ondes d'un téléphone GSM. Bien maîtrisée, la propagation de faisceaux de micro-ondes permettrait de renvoyer sur Terre de l'énergie fournie par de gigantesques centrales solaires en orbite, ou nucléaires sur la Lune. Avec comme maître mot la «sécurité», insiste Bryan Erb. Alors que les citoyens s'alarment de la généralisation des relais de téléphonie mobile, comment pourraient-ils accepter de véritables fermes de captation de l'énergie envoyée par des projecteurs spatiaux ? Les chercheurs se sont fixé une ligne directrice. N'utiliser que des faisceaux de basse énergie, engager des études sur les effets des micro-ondes et, surtout, accepter de débattre des risques avec les pouvoirs publics et les citoyens. Pour limiter les risques et les interférences avec les réseaux de télécommunications, les scientifiques envisagent de restreindre la densité de puissance de leurs projecteurs à une fraction du flux de micro-ondes que la Terre reçoit naturellement du Soleil. Richard Dickinson, un ancien du Jet Prop Lab de la Nasa, a calculé qu'un canard volant dans le faisceau ne subirait pas plus d'un à deux dixièmes de degrés d'augmentation de température, «nettement moins que celle engendrée par ses battements d'aile». Pour compenser la faible densité des faisceaux, les scientifiques imaginent des antennes gigantesques : 1 000 mètres carrés pour capter 10 kilowatts depuis un émetteur placé à 700 mètres sur le projet de Grand-Bassin. Et probablement des kilomètres carrés quand l'émetteur sera placé en orbite. Mais comme les antennes qui convertissent les micro-ondes en électricité sont «pleines de vide», elles ne monopolisent pas le terrain qui peut être utilisé pour l'agriculture. Le Japon vient d'engager un important programme qui vise à réaliser une centrale spatiale de grande capacité à l'horizon 2040. L'Institut des sciences aéronautiques et spatiales de Tokyo espère installer dès 2006 un prototype de 12 à 20 mètres de diamètre à 500 kilomètres d'altitude, qui projetterait sa petite production électrique solaire (300 à 500 kW) vers une station terrestre japonaise.

Libération :

http://www.liberation.com/quotidien/semaine/20010529marx.html

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