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Les cellules tumorales circulantes, biomarqueur de pronostic dans le cancer de la vessie

Le pronostic du cancer de la vessie a peu progressé au cours des dernières décennies, malgré d’importantes avancées en biologie, dans les techniques chirurgicales ou d’imagerie et dans la prise en charge post-chirurgicale. La cystectomie radicale obtient de bons résultats et permet une survie prolongée pour les patients atteints d’un cancer localisé, tandis que le pronostic reste sombre pour plus de la moitié des patients dont le cancer est avancé ou métastasé.

La chimiothérapie péri-opératoire est recommandée en cas de cancer à haut risque, mais son efficacité incertaine et sa toxicité font que son intérêt est encore l’objet de débats. Les éléments cliniques ne permettent pas toujours d’apprécier le risque évolutif réel de la tumeur et l’on ne dispose pas actuellement de biomarqueurs tissulaires ou sanguins qui permettraient de prédire le risque de récidive après cystectomie et qui distingueraient les patients relevant d’une surveillance continue de ceux justifiant d’une prise en charge multimodale post-chirurgicale plus agressive.

Mais une récente étude allemande s'est interessée aux cellules tumorales circulantes dans le sang des patients atteints de cancer de la vessie et a montré que la présence de ces cellules pouvait orienter le pronostic et décider de l’administration ou non de chimiothérapie adjuvante.

Au total, 226 patients ont été enrôlés, atteints d’un cancer urothélial et traités par cystectomie radicale. Parmi eux, 50 ont reçu une chimiothérapie adjuvante à base de sels de platine. Les données ne sont finalement valables que pour 185 patients. Des cellules tumorales circulantes avaient été retrouvées avant le traitement chez 41 d’entre eux.

Après un suivi de 31 mois, il apparaît que, pour les patients qui n‘ont pas bénéficié de chimiothérapie, la présence de cellules tumorales circulantes est associée à un risque supérieur de récidive (Hazard Ratio HR 4,9), de mortalité spécifique et de mortalité totale (HR 4,2).

Cette différence ne se retrouve pas pour les patients qui ont bénéficié de la chimiothérapie, chez lesquels la présence ou non de cellules circulantes n’est pas associée au pronostic. Il a déjà été démontré, pour d’autres tumeurs, qu’il était possible de distinguer les patients à risque à partir des cellules tumorales circulantes. Cette étude confirme qu’elles sont susceptibles d’être utilisées comme des biomarqueurs pour guider la décision d’une chimiothérapie systémique.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

IJC

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