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Les cellules-souches réparent des coeurs de souris et de porcs
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Alors que les ministres de la Santé et de la Recherche ont présenté mardi le décret autorisant les chercheurs français à importer des lignées de cellules souches embryonnaires, la revue américaine Science publie un travail de chercheurs new-yorkais qui justifient pleinement les efforts de la France pour combler son retard dans ce domaine. En effet, Robert Benezra et ses collègues du Sloan-Kettering Cancer Center de New York sont parvenus à régénérer les coeurs malades de souris, modifiées génétiquement, avec les cellules souches embryonnaires de souris saines. Ce succès de la médecine «régénérative» ouvre encore plus rapidement que prévu la voie à des utilisations humaines. Pour comprendre, il faut savoir qu'une gamme de gènes, baptisés Id, codant pour des protéines capitales pour la différenciation des tissus, agissent dans le développement normal du coeur de l'embryon. Des souris transgéniques, créées privées de certains de ces gènes (Id1, Id2, Id3), ont, lors du développement embryonnaire, des anomalies et des malformations cardiaques nombreuses et graves. La paroi entre les ventricules a des trous, le myocarde n'a pas une épaisseur normale, il n'a pas assez de cellules musculaires, et l'endocarde, qui gaine la paroi du coeur au contact du flot sanguin, présente des trous. Mais les chercheurs ont pu «réparer» ces coeurs malades dans le ventre de la souris mère. Comment ? Ils ont prélevé sur des embryons de souris normales des cellules exprimant les gènes Id, et les ont injectées dans les embryons de souris mutantes au stade où ils ne sont eux-mêmes qu'un amas de cellules (blastocystes). Tous les embryons «sauvés» par ces injections forment des coeurs dont la structure et le fonctionnement à la naissance sont absolument identiques aux souris normales. De plus, lorsque les cellules souches saines sont injectées avant toute gestation à des femelles incapables de sécréter les protéines Id, leurs rejetons sont eux aussi protégés en partie des malformations cardiaques et de la mort in utero. Robert Benezra et Diego Fraidenraich ont identifié une molécule protectrice : il s'agit d'une substance, l'IGF 1 (insulin-like growth factor 1), qui déclenche la prolifération des cellules cardiaques. Lorsque les cellules réparatrices sont injectées à des femelles normales, l'IGF 1 produite par ces cellules souches traverse le placenta et pénètre l'embryon. Une équipe de biologistes israéliens du Haifa Institute of Technology a par ailleurs publié récemment dans la revue Nature Biotechnology(2) les résultats d'une étude préliminaire encore plus proche de l'homme. En effet, ils ont mis en culture des cellules souches embryonnaires humaines. Celles-ci ont généré des cellules cardiaques primitives qui se contractent spontanément. Ces cellules humaines, à leur tour mises en culture avec des cardiomyocytes (cellules cardiaques) de rat, forment un tissu ayant une activité de régulation de la contraction (identique à l'activité pacemaker du coeur) et capables de propager l'influx cardiaque. Mieux, ces cellules souches sont capables de «guérir» des porcs au rythme cardiaque trop lent. En d'autres termes, les Israéliens, dans ce travail encore expérimental, ont remplacé le pacemaker électronique par une thérapie cellulaire.
Science : http://www.sciencemag.org/cgi/content/summary/306/5694/239
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- Publié dans : Médecine
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