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Des cellules souches neurales dans la moelle épinière humaine
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En France, 40 000 personnes sont atteintes, suite à un accident, de lésions de la moelle épinière. 1 500 nouveaux cas de para ou tétraplégies surviennent chaque année touchant principalement les jeunes âgés de 25 à 30 ans. La moelle épinière est la partie du système nerveux central qui se situe dans le prolongement du cerveau à l'intérieur de la colonne vertébrale. Elle assure le bon fonctionnement de tout un réseau de neurones moteurs indispensables à la réalisation de tous nos mouvements mais aussi la transmission des signaux sensitifs et le contrôle des fonctions viscérales. Actuellement les lésions affectant ce câblage de neurones sont irréversibles.
Les cellules souches sont aujourd'hui fortement étudiées par les chercheurs du monde entier pour leurs capacités à se différencier en un type de cellule donné. Elles sont effectivement à l'origine de tous les types de cellules de l'organisme. Ces cellules indifférenciées sont présentes chez l'embryon, mais aussi chez l'adulte. Néanmoins, elles sont beaucoup plus rares dans l'organisme adulte et moins pluripotentes : les cellules souches adultes présentes dans un tissu ne peuvent pas, en général, donner un autre type de tissu que le leur.
En cultivant ces cellules in vitro, les scientifiques de l'Inserm ont montré qu'elles sont capables de donner tous les types de cellules neuronales : neurones eux-mêmes mais aussi cellules gliales (oligodendrocytes et astrocytes). Moins connues mais tout aussi importantes que les neurones, les cellules gliales assurent un rôle nourricier et participent au contrôle de l'activité neuronale.
Ces cellules précurseurs découvertes dans la moelle épinière adulte sont d'un grand intérêt thérapeutique car elles pourraient compenser, via une utilisation en thérapie génique, les pertes neuronales /ou gliales dans les lésions traumatiques, les pathologies neurodégénératives ou affectant la gaine de myéline entourant les neurones. Par leur caractère autochtone elles présentent effectivement l'avantage de s'affranchir des phénomènes de rejets. La thérapie génique consisterait alors à injecter de manière spécifique dans l'organisme, grâce à des vecteurs viraux, ce qu'on appelle des facteurs de croissance. Les cellules souches ainsi "réactivées" pourraient se différencier à nouveau et donner naissance à une nouvelle génération de cellules neuronales.
La diversité de ces cellules et les modalités de leur différenciation restent encore à explorer pour envisager un usage thérapeutique. "L'intérêt thérapeutique des cellules souches dites adultes est maintenant admis par l'ensemble de la communauté scientifique. Même si la route est encore longue, ce travail constitue une belle avancée pour toutes les pathologies affectant les motoneurones et pour lesquelles il n'existe aujourd'hui aucun traitement" déclare Alain Privat, Directeur de Recherche à l'INSERM.
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- Publié dans : Médecine
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