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Des cellules-précurseurs pour réparer le coeur

Une équipe internationale a identifié des "cellules précurseurs" qui pourraient permettre au coeur de s'auto-réparer, en se transformant en cellules cardiaques adultes, selon des travaux publiés jeudi dans la revue scientifique Nature. Ces cellules précurseurs, programmées pour former le muscle cardiaque durant la vie foetale, ne disparaissent pas complètement après la naissance, comme on le croyait jusque là, selon Kenneth Chien (Université de Californie à San Diego UCSD) et son équipe, qui les a identifiées dans le coeur de différents mammifères (rats, souris et humains).

A la différence des cellules souches embryonnaires capables de se développer pour former n'importe quel tissu du corps, les cellules précurseurs ont déjà subi une première spécialisation, les prédestinant à devenir des cellules cardiaques. Une fois arrivées à maturité, les cellules cardiaques ne se divisent plus et sont incapables de compenser d'éventuels dégâts. Un infarctus s'avère fatal si plus du quart du ventricule gauche du coeur est lésé, c'est-à-dire si environ un milliard de cellules cardiaques sont mortes d'asphyxie. En cas d'attaque moins grave, les cellules contractiles mortes sont remplacées par des cellules de tissu conjonctif (fibroblastes) qui forment une sorte de cicatrice. Plus mince, la paroi du ventricule ne se contracte plus correctement, explique Christine Mummery (Utrecht, Pays-Bas).

Or, les travaux de l'équipe californienne "prouvent qu'il y a dans le coeur des cellules précurseurs qui pourraient être capables de participer à un processus de réparation", ajoute cette spécialiste. Découvertes en petite quantité dans le coeur de cinq bébés souffrant de malformations cardiaques, ayant subi une intervention chirurgicale après la naissance, ces cellules précurseurs peuvent être cultivées en laboratoire (à condition d'être en contact avec d'autres cellules cardiaques) pour former des colonies de millions de cellules.

"Des tissus cardiaques pourraient ainsi être prélevés sur un patient lors d'une opération, et les cellules précurseurs cardiaques pourraient être multipliées en culture et réimplantées dans le coeur du patient", précise le Pr Mummery. Elle évoque aussi la possibilité "d'encourager in situ dans le coeur la prolifération de ces cellules précurseurs pour améliorer le mécanisme interne de réparation, qui normalement ne suffit pas à régénérer les tissus lésés". "Ces cellules pourraient permettre une forme de thérapie cellulaire dans certaines maladies cardiaques pédiatriques, ce qui est nouveau en cardiologie", souligne le Dr Chien, qui dirige l'Institut de médecine moléculaire de l'UCSD.

UCSD

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