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Des cellules de la peau reprogrammées en cellules nerveuses !
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Alors que le débat éthique sur le clonage thérapeutique s'intensifie et que l'importation de deux lignées de cellules souches embryonnaires vient d'être autorisée par le Ministère de la Santé, une nouvelle découverte scientifique pourrait à terme déboucher sur une alternative au clonage thérapeutique. Une équipe de chercheurs français, norvégiens et américains ont réussi à reprogrammer et à transformer en éprouvette des cellules adultes humaines de peau en cellules nerveuses radicalement différentes. Ces dernières se comportent comme des acteurs du système immunitaire ou du système nerveux sans passer par l'étape du clonage thérapeutique qui comporte de nombreux et sérieux risques de dérives éthiques, comme le clonage reproductif ou les risques de dérive marchande des ovocytes féminins. L'équipe d'Anne-Mari Hakelien, de l'université d'Oslo, et de Philippe Collas, également directeur scientifique de Nucleotech, une société de biotechnologie qu'il a créée aux États-Unis il y a dix-huit mois, a mis au point un procédé novateur à partir de fibroblastes qu'ils ont rendus perméables pour éliminer certains composants avant de les mettre en présence d'une « soupe » de cellules T du système immunitaire. Cette « soupe » contient des facteurs nucléaires qui ont été transportés jusque dans le noyau des fibroblastes. Ils se sont liés à l'ADN et ont réussi à réguler l'expression de certains gènes dans un sens radicalement différent. « A l'issue de cette manipulation, nous avons produit des fibroblastes porteurs de caractéristiques et de fonctions de cellules du système immunitaire », explique Philippe Collas. Une métamorphose particulièrement impressionnante qui s'est maintenue au moins deux mois. « Mais si l'expression des gènes spécifiques des cellules de peau a été réduite, on ne sait pas si elle a été complètement éteinte », concède-t-il. L'équipe a ensuite réalisé une opération similaire à partir de fibroblastes transformés cette fois à l'aide de précurseurs de neurones, en cellules porteuses de projections ressemblant à des débuts d'axones et synthétisant des neurofilaments protéiques. « On a longtemps cru que pour reprogrammer une cellule adulte, il fallait d'abord retourner en arrière et la faire se dédifférencier avant de repartir dans la direction voulue, (clonage thérapeutique), mais nous avançons l'hypothèse qu'il est possible de le faire sans ce retour en arrière, avec simplement une exposition à des extraits de cellules différenciées d'un autre type », souligne le professeur Collas. Si cette flexibilité cellulaire porte ses fruits, elle pourrait se révéler extrêmement intéressante en termes de médecine régénératrice, permettant d'obtenir à partir des propres cellules de peau d'un patient, des cellules dotées de propriétés radicalement différentes. Une alternative prometteuse au clonage thérapeutique qui, en ce moment même, fait l'objet de vifs débats au Sénat américain où, loin des habituels clivages politiques, partisans et opposants se retrouvent aussi bien parmi les républicains que les démocrates.
BBC :
http://news.bbc.co.uk/hi/english/health/newsid_1960000/1960764.stm
Nature biotechnology de mai 2002 :
http://www.nature.com/cgi-taf/dynapage.taf?file=/nbt/journal/v20/n5/index.html
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