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La carte d'identité électronique, clé du commerce en ligne ?
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C'est un rapport à la fois pointu, confus et pourtant instructif publié le 31 janvier dernier qui chiffre à plus de quatre milliards d'euros les gains qu'apporterait une meilleure authentification des particuliers sur internet grâce à l'usage des certificats de la future carte d'identité électronique française (CNIE). Les gains viendraient d'une augmentation de la productivité, du développement du volume d'affaires et de la dynamisation de l'activité économique.
Le rapport est intitulé « Etude d'impact : la signature électronique et les infrastructures à clé publique dans le contexte de l'identité numérique ». Il étudie les attentes des différents secteurs de la vie économique en termes d'identification, d'authentification et de signature en ligne. Il est publié par l'Afnor en collaboration avec la SSII Cap Gemini, le cabinet d'avocats Caprioli & Associés, la Caisse des dépôts et consignations et le prestataire de services de certification Keynectis .
L'étude a porté sur les usages des particuliers vis-à-vis des sphères publiques et privées : sites marchands, crédit à la consommation, banque de réseau et banque en ligne, actes juridiques, assurance maladie et services de l'Etat.
Le document rappelle que le ministère de l'intérieur a décidé de rendre facultatifs les certificats d'authentification et de signature mais qu'ils seront fournis gratuitement aux ayant droits, lors de la remise du titre et activés par un code secret (code PIN ou Personal Identification Number) face à l'agent de mairie.
Le rapport insiste sur le fait que les prestataires de services en ligne n'ont pas encore perçu le potentiel considérable de ces certificats pouvant générer des signatures juridiquement équivalentes à une signature manuscrite et distribués à l'échelle d'un pays. Or, le potentiel de développement des services en ligne sur la base de certificats de CNIE serait considérable. Par exemple, pour les organismes de crédit, le ratio entre prêt moyen et coût de conquête du client, pourrait diminuer de 5 % à 3,75 %. Cela entraînerait un gain de productivité de plus de 200 millions d'euros, si on estime le total d'encours à plus de 14 milliards d'euros. Dans la foulée, le cross-selling en ligne deviendrait modique, l'ensemble de la relation client étant dématérialisé. Dans ce cas, le ratio encours/conquête du client tomberait à 3 %, générant un gain de productivité supérieur à 600 millions d'euros, sur un total estimé de 10 milliards d'euros en cross-selling.
Dans le même ordre d'idées, la banque en ligne bénéficiera de l'usage des certificats de la CNIE. Une authentification en ligne par leur biais entraînerait une baisse des coûts de conquête du client d'environ 100 à 150 ?, soit un gain de productivité d'environ 13 millions d'euros, si l'on considère que la moitié des nouveaux clients contracteront exclusivement par internet. Mais le véritable dynamisme se trouvera dans la progression des sommes investies par le biais du web - près de 2 milliards d'euros à ce jour - avec une croissance d'environ 10 % l'an.
Citons, encore la démarche de dématérialisation de plus de 130 millions de formulaires qui pourraient être traités automatiquement, si elle était massivement adoptée par les professions libérales, PME et indépendants, d'où un gain de productivité considérable pour les agents de l'Etat. Reste que le projet de carte d'identité électronique est toujours en attente d'un passage devant l'Assemblée nationale.
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