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Les capteurs intelligents vont rendre l'informatique diffuse et conviviale
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Quelque part dans une serre californienne des "capsules à réseaux de capteurs" sont disséminées dans le jardin, sous les plantes. Chaque capsule a la taille d'un ordinateur de poche et contient un processeur, une batterie, une cellule solaire, un transmetteur radio, une mémoire, et des capteurs pour surveiller la chaleur et l'humidité du sol. Les capsules remplacent les yeux, les oreilles et même le cerveau des conservateurs du jardin, gardant la trace de la quantité de soleil et de pluie reçue par les plantes, éléments cruciaux pour les cycas, dont la reproduction exige des conditions spécifiques. Les capteurs n'ont rien de nouveau. Une voiture, par exemple, en compte des dizaines, qui servent à contrôler de nombreux paramètres de fonctionnement du moteur. Mais les capteurs des automobiles d'aujourd'hui, des usines et des immeubles de bureaux sont, pour la plupart, muets. Tandis que les 19 capsules de M. Delin communiquent entre elles par un dispositif sans fil, formant un réseau intelligent. Elles actualisent régulièrement leurs relevés de données, se les communiquent et traitent ensemble l'information pour fournir un tableau global de la température et de l'état du sol avant d'envoyer cette analyse aux conservateurs. "Toute la question est de synthétiser les informations globales tirées des données brutes", souligne M. Delin qui supervise ces recherches. Ses capsules annoncent un futur où des capteurs intelligents absorberont des flots de données vitales - par exemple les tensions mécaniques sur les piles d'un pont ou le grondement d'un convoi ennemi dans une nuit sans lune en plein désert - qui pour l'instant n'ont pas fait l'objet d'enregistrements. On pourra accéder à distance à ces capteurs sans fil alimentés par une batterie qui auront été installés là où il serait peu réalisable d'aménager des lignes de transmission de données et des lignes à haute tension. Et parce qu'ils agiront en coopération - en s'organisant eux-mêmes et en partageant des calculs - ils fourniront aux individus des lots d'informations prédigérées et directement utilisables plutôt qu'un flot de chiffres difficiles à décrypter. Les réseaux de capteurs sans fil sont l'un des premiers exemples du monde réel d'informatique "diffuse", notion selon laquelle de petits dispositifs intelligents et bon marché finiront par irriguer l'environnement. Aujourd'hui, après de longues années de recherches menées par l'Advanced Research Projects Agency américaine (organisation de la recherche et du développement pour le ministère de la Défense américain), par la Fondation nationale des sciences et par une poignée de géants des technologies de pointe, comme Intel, on assiste à la véritable émergence des bases matérielle et logicielle de l'informatique diffuse. Dans l'esprit de nombre de personnes, cette technologie pourrait se révéler aussi importante qu'Internet. De même que la Toile permet aux ordinateurs de recueillir des informations numériques quel que soit l'endroit où elles sont stockées, les réseaux de capteurs étendront les possibilités d'interaction à distance avec le monde physique. David Culler, chercheur à l'Université de Californie à Berkeley, voit dans ces dispositifs "une nouvelle classe de systèmes informatiques" , distincte des logiciels du passé par leur omniprésence et leurs capacités analytiques collectives. Durant cette décennie, prédit-il, la détection et l'informatique réparties se glisseront à l'intérieur de chaque maison, de chaque immeuble, de chaque bureau, de chaque usine, de chaque voiture, de chaque rue, de chaque exploitation agricole. L'accession aux données collectées par les réseaux de capteurs pourrait cependant revenir à "boire à une lance à incendie, et même pire" , explique Feng Zhao, responsable du programme de recherche "Informatique collaborative embarquée" du centre de recherches de Palo Alto, en Californie. En d'autres mots, être inondé de données peut être tout simplement aussi paralysant que ne pas en avoir assez. C'est un dilemme auquel toute personne utilisant le Net est bel et bien confrontée. La solution pour les réseaux de capteurs, explique M. Zhao, pourrait être similaire. Son groupe expérimente une nouvelle génération de moteurs de recherche qu'il décrit comme "le Google du monde physique". Imaginez, explique-t-il, que vous vous connectiez à Internet et que vous tapiez : "Ma pelouse a-t-elle besoin d'être encore arrosée ?" Le réseau traduirait la question en une requête de base de données normalisée, examinerait les chiffres des capteurs d'humidité entourant votre domicile, et renverrait rapidement un oui ou un non. Quel avenir prédire aux réseaux de capteurs sans fil ? Difficile de répondre. "C'est comme pour les micro-ordinateurs au début des années 80 : on pensait alors qu'ils seraient surtout utilisés pour établir des soldes de comptes bancaires" , rappelle Kevin Delin.
Technology Review : http://www.technologyreview.com/
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