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Cancers du sein : Une signature ADN prédictive du risque de métastase

A l'Institut Curie, des médecins et des chercheurs de l'Inserm viennent de mettre en évidence une "signature ADN" - un ensemble d'altérations du matériel génétique - prédictive du risque de récidive chez les femmes atteintes de cancer du sein.

A partir d'un prélèvement de quelques cellules tumorales, il est désormais envisageable d'identifier les patientes porteuses de cette "signature" et dont le risque de développer des métastases est élevé. Publiée dans Genes Chromosomes and Cancer, cette signature "Curie" va permettre de prescrire une chimiothérapie aux femmes qui en ont réellement besoin, en épargnant aux autres un traitement inutile.

On sait qu'environ 20 % des patientes porteuses d'une tumeur de petite taille sans envahissement ganglionnaire en auront réellement besoin car leur tumeur est agressive, tandis que pour les autres, la chimiothérapie sera inutile. L'enjeu majeur est donc de distinguer les 2 groupes de tumeurs dès le diagnostic. Pour le moment, la décision des médecins repose sur des critères biologiques et cliniques : âge au diagnostic, taille de la tumeur, grade, statut des récepteurs hormonaux et du récepteur HER2.

C'est au coeur des cellules tumorales, dans leur matériel génétique, qu'une équipe réunissant médecins, ingénieurs et chercheurs de l'Inserm à l'Institut Curie, est allée trouver le moyen de distinguer les patientes à faible et à fort risque métastatique.

Ils ont étudié les altérations génétiques présentes dans les échantillons biologiques prélevés chez 168 patientes porteuses de cancers du sein en majorité de type luminal, de taille inférieure à 3 cm, sans envahissement ganglionnaire, diagnostiquées entre 1989 et 1999. "Nous avons ainsi pu distinguer deux groupes de patientes selon la nature des profils et le nombre d'altérations génétiques survenant dans leurs tumeurs du sein : un à bon pronostic et un à mauvais pronostic" précise le Dr Anne Vincent-Salomon , médecin pathologiste et chercheur dans l'unité du Dr Olivier Delattre, à l'Institut Curie. Les patientes de bon pronostic sont celles n'ayant pas développé de métastases 5 ans après le diagnostic.

"Nous nous sommes focalisés sur la recherche d'une signature ADN, c'est-à-dire des anomalies du nombre de chromosomes dans les tumeurs, pouvant prédire l'apparition de métastases dans les tumeurs du sein sans envahissement des ganglions lymphatiques, et sans jamais perdre de vue que cette analyse devait être facilement utilisable en routine clinique" ajoute le Dr Anne Vincent-Salomon.

Inserm

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