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Cancers : la révolution Arronax

Près de 150 ans après la parution de 20 000 lieues sous les mers, le Pr ARRONAX, ce naturaliste français capturé par le capitaine Nemo, a donné son nom au dernier-né des cyclotrons à usage médical. Clin d'oeil au nantais Jules Verne, cet équipement hors-normes est installé près de Nantes justement, sur le site du Centre de Lutte contre le Cancer René Gauducheau. Grâce à cette machine unique, de véritables révolutions sont en vue. Et elles concernent aussi bien le diagnostic que les traitements des cancers.

Ce cyclotron va permettre en effet, de produire à grande échelle des éléments radioactifs présents en quantités infimes à l'état naturel. A l'image par exemple du rubidium 82. Injecté par voie intraveineuse, il possède la particularité de se « capter » au myocarde, le muscle cardiaque.

Grâce à des systèmes d'imagerie perfectionnés (type Tomographie par Emissions de positrons ou TEP), il permet un diagnostic ultra-précis de certains troubles coronaires. La durée de l'examen est également raccourcie de plusieurs heures à... 30 minutes seulement, ce qui permet d'accueillir davantage de patients ! Et l'irradiation du malade se trouve diminuée d'un facteur 2 à 3 par rapport aux techniques conventionnelles d'imagerie. Utilisé depuis plusieurs années aux Etats-Unis, le rubidium-82 devrait, grâce à Arronax, être disponible en Europe dès 2011 pour l'imagerie TEP de la maladie coronaire.

Le principe est similaire en oncologie avec des molécules suivies à la trace dans l'organisme, jusqu'aux tumeurs cancéreuses. C'est ainsi que ces dernières sont révélées de façon très précoce grâce au cuivre-64. Contrairement au rubidium-82, il n'est pas directement injecté au malade. Il doit au préalable être couplé à une molécule ayant une affinité particulière pour les cellules malades. A terme, il devrait aussi permettre d'étudier la vitesse de prolifération d'une tumeur. Ainsi que sa capacité à répondre à tel ou tel traitement.

DS

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