Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Cancer : si le traître était dans la place ?
- Tweeter
-
-
0 avis :
Des chercheurs canadiens de l'Université McGill et de l'Université de Calgary, viennent de découvrir le rôle ambigu du système immunitaire dans la lutte contre les cellules cancéreuses.
Selon ces recherches, certains globules blancs, chargés de combattre les infections, pourraient également favoriser la propagation des cellules cancéreuses dans l'organisme et la formation de métastases.
« Nous avons pu, pour la première fois, identifier un mécanisme nouveau de propagation du cancer et nous pensons que certains traitements existants utilisés pour d'autres pathologies que le cancer pourraient prévenir ce mécanisme de propagation du cancer ou les métastases » précise le Professeur Lorenzo Ferri, qui dirige ces travaux.
Ce qui a mis la puce à l'oreille de ces chercheurs, c'est le fait qu'une infection grave, survenant par exemple à la suite d'une intervention chirurgicale, accroît sensiblement le risque de métastases. Poursuivant leurs investigations à partir de ces observations, les chercheurs ont étudié de plus près les neutrophiles, une catégorie de globules blancs spécialisés dans la lutte contre les infections.
Travaillant sur des cultures cellulaires de souris, les chercheurs ont notamment pu établir l'existence d'un lien de causalité entre l'infection, la réponse des globules blancs (inflammation) et le développement des métastases.
Dans ce mécanisme, les neutrophiles, pour combattre une infection microbienne, produisent des structures particulières, baptisées « pièges extracellulaires du neutrophile » (NETs en anglais).
Ces pièges ressemblent à des toiles d'araignée qui permettent la capture d'agents pathogènes menaçant l'organisme. Mais les chercheurs ont découvert, en travaillant sur des modèles animaux, que ces pièges à neutrophiles, en cas d'infections, capturaient également les cellules cancéreuses qui circulaient. Le problème, c'est que ces pièges, non seulement ne détruisent pas les cellules cancéreuses piégées mais les activent et leur permettent de se disséminer pour aller former des métastases.
Ces recherches ont également pu montrer que certains médicaments déjà utilisés dans certaines pathologies avaient la capacité de désactiver ces pièges extracellulaires du neutrophile. Administrés sur des souris, certains de ces médicaments ont permis de réduire très sensiblement le développement des cellules cancéreuses et la formation de métastases à distance.
Autre élément très intéressant : les expérimentations sur la souris ont également montré que ce mécanisme semble être impliqué dans de nombreux types de cancer.
En découvrant cette piste d'action complètement nouvelle qui permet la propagation des cellules cancéreuses, ces chercheurs ont ouvert une nouvelle voie thérapeutique particulièrement prometteuse dans la prévention et le traitement des métastases, l'un des défis majeurs de la cancérologie.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Une nouvelle protéine contre l'arythmie cardiaque
La fibrillation atriale ou auriculaire, qui se traduit par une accélération des battements du cœur, est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent à l'échelle mondiale. Touchant plus de 200.000 ...
Des médicaments prometteurs contre le cancer pourraient traiter des maladies inflammatoires
Des chercheurs de Cambridge ont identifié une molécule qui joue un rôle essentiel dans le déclenchement des réactions hyperactives du système immunitaire inné afin de percevoir les menaces et de ...
Un premier traitement contre le vitiligo disponible en France
Ce premier traitement contre le vilitigo, dont le CHU de Bordeaux a participé à l’essai clinique, remboursé par la CPAM, répond enfin au besoin des patients qui souffrent de cette maladie très ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 312
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :