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Cancer du sein triple-négatif : Curie lance un essai clinique pour un nouveau traitement

Les premières patientes viennent d’être inclues dans cette étude clinique innovante et prometteuse, co-construite par les cliniciens et les chercheurs, qui s’inscrit dans le projet IHU "Institut des cancers des femmes" fondé par l’Institut Curie avec l’Université PSL et l’Inserm. Baptisée Skyline, cette étude va inclure 160 femmes atteintes de cancer du sein triple-négatif : 80 en phase précoce (sans métastases) et 80 étant en situation métastatique.

Le volet diagnostique utilise une méthode innovante et inédite en France : celle de l’imagerie par TEP-scan corps entier avec un nouveau radiotraceur FAPI (détectant les fibroblastes associés au cancer surexprimant la protéine FAP). Toutes les patientes de l’étude bénéficieront de ce nouveau type d’examen d’imagerie pour la détection et la caractérisation de leur maladie.

« Nous espérons que ce nouvel outil diagnostique montrera une sensibilité supérieure au TEP-scan classique et permettra de détecter la présence de métastases et d’évaluer plus précisément la taille de la tumeur. FAPI est un radiotraceur qui détecte une population particulière de cellules, les fibroblastes FAP+, très abondantes dans les tumeurs agressives, impliquées dans la propagation métastatique et les résistances aux immunothérapies. Issu des recherches que nous menons depuis 15 ans à l’Institut Curie sur ces fibroblastes FAP+, ce nouveau radiotraceur est utilisé pour la première fois en France ».

L’espoir est évidemment de montrer que ce nouvel examen d’imagerie, non invasif, précise au mieux l’extension tumorale, voire qu’il soit prédictif de l’efficacité des traitements chez les patientes atteintes de cancer du sein triple-négatif. Le volet thérapeutique de l’étude, mené en partenariat avec Roche et l’Institut Roche, va associer deux immunothérapies destinées à « déverrouiller » le système immunitaire en ciblant 2 mécanismes différents mais complémentaires, PD-L1 et TIGIT, par l’atezolizumab et le tiragolumab, en plus de la chimiothérapie et avant la chirurgie (pour les patientes sans métastases). Il s’agit d’un essai de phase II qui évaluera, chez toutes les patientes de l’étude, l’activité anti-tumorale de ce nouveau traitement (réponse et survie).

« En libérant certaines capacités du système immunitaire, l’immunothérapie est un traitement des maladies métastatiques qui a fait ses preuves. Cependant de nombreuses patientes n’en tirent pas un bénéfice durable car le cancer joue sur de nombreux mécanismes d’action pour échapper au traitement. En associant ces deux immunothérapies, nous espérons lever les freins du système immunitaire et favoriser son action anti-tumorale pour obtenir une réponse thérapeutique et une meilleure survie ».

L’essai, ouvert à l’Institut Curie sur les deux sites hospitaliers, est coordonné à Paris par le Docteur Florence Coussy, et à Saint-Cloud par le Docteur Diana Bello-Roufai, toutes deux médecins du département d’Oncologie médicale. Les premiers résultats de Skyline sont attendus dans 3 ans et les résultats complets d’ici 5 ans.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Institut Curie

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