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Cancer du sein : un test prédictif pour éviter la chimiothérapie
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Des chercheurs des universités McGill et Harvard ont trouvé une signature génétique qui permettrait de dépister les femmes dont le cancer du sein risque de récidiver. Cette découverte devrait aboutir à la mise au point d'un test prédictif qui épargnera à un bon nombre de patientes une chimiothérapie qui comporte de nombreux effets indésirables, voire néfastes.
Parmi les divers types de cancer du sein, 50 % d'entre eux présentent un très faible risque de récidive à la suite de l'excision de la tumeur. Il s'agit des cancers «à récepteur-oestrogène positif et ganglion lymphatique négatif» (ER+/LR-), dont les cellules cancéreuses n'ont pas infiltré les ganglions lymphatiques. Or, seulement 10 % des patientes présentant un tel diagnostic vivront une rechute après l'élimination de la tumeur par chirurgie. Mais, comme il n'était pas possible jusqu'à maintenant de les identifier, les oncologues recommandaient à l'ensemble de leurs patientes de se soumettre à une hormonothérapie et une chimiothérapie, deux traitements qui entraînent non seulement une ménopause précoce, mais également un risque de cardiotoxicité et de neuropathie, voire de mutations génétiques susceptibles d'entraîner un nouveau cancer.
Il existe bien un test dénommé Oncotype DX et effectué aux États-Unis qui permet d'évaluer la probabilité de la récurrence du cancer, mais ce test présente un taux d'erreur assez élevé.
Au cours de son doctorat dans le laboratoire d'Alain Nepveu au Centre de recherche sur le cancer Rosalind et Morris Goodman de l'Université McGill, Laurent Sansregret a repéré 29 gènes, dont l'expression semble prédire fidèlement si la tumeur risque de se répandre ailleurs dans l'organisme. Parmi cette trentaine de gènes, certains interviennent dans la prolifération cellulaire tandis que d'autres sont associés à l'instabilité génétique, soit «la capacité des cellules cancéreuses à évoluer rapidement», précise le biologiste moléculaire Alain Nepveu. «Ainsi, les femmes dont les cellules cancéreuses expriment fortement ces gènes seraient plus à risque de rechute, car leurs cellules cancéreuses, en plus d'être dotées d'un grand pouvoir de prolifération, sont génétiquement instables, c'est-à-dire qu'elles subissent des mutations et des réarrangements dont les effets sont le plus souvent néfastes, mais qui parfois confèrent un avantage», notamment une résistance.
Certaines cellules tumorales cherchent à s'évader. Elles tentent d'abord de pénétrer dans un vaisseau sanguin. La plupart de celles qui y parviennent meurent en raison de la force du courant sanguin. Mais certaines résistent au flux et réussissent à s'accrocher à un nouveau tissu qu'elles coloniseront, explique M. Nepveu.
En mesurant l'expression de ces 29 gènes, il sera ainsi possible d'évaluer précisément le risque de récidive d'un cancer et de soupeser les réels avantages d'une chimiothérapie.
Maintenant que cette découverte a fait l'objet d'une publication dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, les chercheurs s'appliquent à vérifier le degré réel de précision de leur test prédictif sur des échantillons de tumeurs cancéreuses datant d'une dizaine d'années et dont ils connaissent l'issue de la maladie. Si les résultats de ces études rétrospectives s'avèrent concluants, on pourra espérer voir apparaître ce nouveau test prédictif en clinique d'ici cinq ans.
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