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Cancer du sein : pourquoi le traitement anti-œstrogène devient-il inefficace ?
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Pour les trois quarts des femmes qui souffrent d’un cancer du sein, les œstrogènes sont responsables de la survie et de la prolifération des cellules tumorales. Parmi les traitements principaux contre ce type de cancer figure un anti-œstrogène appelé Tamoxifène. Mais près du tiers des patientes développe une résistance à la thérapie basée sur le Tamoxifène après quelques années.
Des biologistes de l’Université de Genève ont découvert comment cette résistance se mettait en place, en identifiant huit facteurs impliqués dans ce mécanisme. Dans 70 % des cas, les femmes atteintes de cancer du sein ont des cellules tumorales pourvues de récepteurs aux œstrogènes, qui constituent un moteur de croissance cancéreuse.
Le Tamoxifène inhibe l’activité de ce récepteur et empêche la multiplication des cellules. « Le traitement est plutôt bien toléré, par rapport à une chimiothérapie, mais malheureusement une résistance se développe dans un tiers des cas et le cancer repart », commente Didier Picard, professeur de biologie cellulaire à la Faculté des sciences de l'Université de Genève et auteur de l’étude.
« Nous avions découvert, il y a quelques années, qu’une protéine tout à fait normale, appelée CARM1, favorisait la multiplication cellulaire en cas de cancer ». Cette fois, l’équipe de Didier Picard s’est focalisée sur une autre protéine, nommée LSD1, et « en décortiquant son rôle, a découvert qu’elle participait également à l’activation de la prolifération cellulaire ». Idem pour la protéine Hsp90.
Les biologistes ont testé in vitro différents composés chimiques sur des cellules tumorales devenues réfractaires au Tamoxifène. Ils ont découvert que les substances qui inhibent les protéines LSD1, Hsp90 ou encore HDAC freinent également la multiplication des cellules cancéreuses. De plus, les cellules malignes sont à nouveau sensibles au Tamoxifène.
Ces travaux, qui résultent de la recherche fondamentale, pourraient inspirer d’autres groupes de recherche pour imaginer des applications thérapeutiques, indique Didier Picard. "Des combinaisons thérapeutiques avec l’inhibiteur de LSD1, utilisé contre certaines formes de leucémies et de cancers du poumon, et celui d’Hsp90 pourraient être sérieusement envisagées contre le cancer du sein", relève Marcela Bennesch, première auteure de l’étude.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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