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Cancer du sein : plus de cas, mais moins de morts

Prévention précoce, médicaments plus efficaces, meilleure connaissance du génome de la tumeur: à quelques jours de l'ouverture à Paris d'Eurocancer 2005, des spécialistes se sont félicités jeudi des progrès enregistrés dans le domaine du cancer du sein, un cancer en augmentation mais dont les femmes meurent de moins en moins. Côté dépistage, "dans 90 % des cas environ, une femme chez qui on dépiste une tumeur de moins d'un centimètre de diamètre a des chances de vivre au moins encore dix ans si ses ganglions axillaires ne sont pas envahis par les cellules cancéreuses", a déclaré le Dr Sylvie Giacchetti, spécialiste du sein à l'hôpital Saint-Louis (Paris).

A l'heure actuelle, de grands espoirs se fondent sur les analyses moléculaires à grande échelle de la tumeur qui permettent d'envisager "un traitement individualisé, à la carte" de ces tumeurs. Ces techniques consistent à étudier simultanément plusieurs milliers de gènes ou de protéines et de définir des "profils d'expression génique" grâce auxquels, à terme, on saura qui de telle ou telle femme présente des risques de récidive et devra être traitée en conséquence et quel type de chimiothérapie sera la plus efficace pour une patiente donnée.

Dans le domaine de la chimiothérapie, les spécialistes disposent de médicaments de plus en plus efficaces, notamment hormonaux et immunothérapiques. Proposée de plus en plus tôt aux femmes ménopausées, l'hormonothérapie a pour objectif d'empêcher la survenue de métastases. "On remplace le tamoxifère par des inhibiteurs de l'aromatase (anastrozole, letrozole, exemestane) qui sont moins toxiques et plus efficaces", s'est félicité le Dr Giacchetti. AuxUSA, le consensus est de traiter toutes les patientes dont la tumeur fait plus d'un centimètre par une chimiothérapie et/ou une hormonothérapie adjuvante. La chimiothérapie adjuvante est indiquée pour les tumeurs de plus de 5 mm, s'il existe des facteurs de mauvais pronostic associés.

Concernant l'immunothérapie, les anticorps monoclonaux, c'est-à-dire des anticorps produits par un groupe de cellules identiques (clone), ont montré leur efficacité. "Le HER2 est un oncogène impliqué dans le phénomène de croissance cellulaire anormale", a expliqué la spécialiste. "Si on surexprime cet antigène, on obtient un anticorps monoclonal". L'Herceptin (trastuzumab), un anticorps humanisé ciblant directement le HER2, est aujourd'hui utilisé dans le cancer du sein métastatique dans lequel le HER2 est surexprimé (20 à 25% des cancers du sein). Le cancer du sein est la première cause de mortalité chez les femmes de 35 à 55 ans. Son incidence ne cesse d'augmenter, avec 42.000 nouveaux cas par an en France.

AP

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