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Cancer du sein : l’environnement professionnel en accusation
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Première cause de mortalité par cancer chez les femmes, le cancer du sein représente 18,5 % des décès par cancer. Malgré une baisse du taux de mortalité, l’incidence du cancer du sein n’a cessé d’augmenter, passant de 56,8 à 101 cas pour 100 000 entre 1980 et 2005.
De multiples facteurs de risque sont aujourd’hui identifiés : antécédents familiaux, grossesse tardive, ou encore traitements hormonaux substitutifs (THS) de la ménopause. "Pourtant, ces facteurs n’expliquent qu’une minorité de cas. Dès lors, nous nous sommes intéressés à l’environnement professionnel", explique Pascal Guénel, directeur de recherche Inserm (Unité Inserm 1018) et principal investigateur de l’étude CECILE.
L’objectif de cette étude : comprendre l’impact de l’environnement professionnel dans la survenue du cancer du sein. Pour y parvenir, les chercheurs de l’Inserm ont recueilli des informations sur près de 1 200 femmes ayant eu un cancer du sein entre 2005 et 2007 et 1 300 femmes en bonne santé. Un questionnaire très précis a permis de retracer le parcours professionnel détaillé de chacune d’elles.
"L’étude CECILE a permis de confirmer que les femmes ayant un niveau d’éducation élevé présentent un risque accru de développer un cancer du sein", observe Pascal Guénel. Ici, ce n’est pas la profession elle-même qui est en cause, mais plutôt le parcours de ces femmes, notamment une première grossesse tardive souvent liée aux études supérieures.
En revanche, certaines professions elles-mêmes augmentent le risque de développer un cancer du sein. C’est le cas par exemple de travailleuses ayant exercé dans le textile ou la fabrication de plastiques. "Ici, nous étudions l’incidence de l’exposition à certains composés tels que les solvants organiques, les PCB (polychlorobiphényles), ou encore les pesticides (DDT)" précise le chercheur. Un dosage des composés présents dans le sang des participantes ainsi que le détail de leur carrière ont ainsi permis de reconstituer l’historique des expositions professionnelles. En outre, des analyses permettent de tenir compte de cette chronologie des expositions et de cibler les périodes supposées vulnérables au cours de la vie d’une femme, par exemple avant la première grossesse.
"Nos travaux ont aussi mis en évidence un lien possible entre cancer du sein et travail de nuit", confie Pascal Guénel, d’après des analyses dont les résultats définitifs seront publiés prochainement. Près de 15 % des femmes de l’étude CECILE ont été concernées par le travail de nuit. Les plus exposées ayant exercé dans les secteurs de la santé, de la restauration et des transports. Il semblerait que la modification de l’horloge biologique ait une incidence sur les mécanismes hormonaux. De tels résultats pourraient avoir des conséquences en matière de santé publique.
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- Publié dans : Médecine
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