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Cancer du sein : anticiper les rechutes grâce à l'analyse de l'ADN tumoral
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Depuis mai 2017, une nouvelle plate-forme technologique, financée grâce aux dons des associations qui soutiennent l’Institut Paoli-Calmettes de Marseille, permet d’analyser l’ADN tumoral circulant dans le sang. A partir d’une simple prise de sang, beaucoup moins invasive qu’une chirurgie ou une biopsie, on peut en effet détecter l’ADN tumoral circulant et y analyser les altérations présentes.
Outre la simplicité et la rapidité de l’acte, cette nouvelle technique de « biopsie liquide » (par opposition à la biopsie solide de la tumeur) offre l’avantage de pouvoir identifier un grand nombre d’anomalies, même si elles sont très minoritaires et ne sont donc présentes qu’à une très faible fréquence. A la différence d’autres pathologies, comme le cancer du poumon non à petites cellules, le monitoring de l’ADN circulant dans le sang n’est pas encore utilisé en routine dans le cancer du sein.
80 à 85 % des patientes opérées d’un cancer du sein localisé sont guéries à l’issue de leur prise en charge thérapeutique. Il s’agit donc d’identifier les 15 à 20 % restantes, afin d’adapter leur traitement et diminuer leur risque de rechute. La plate-forme de « PCR digitale », installée au sein du laboratoire d’oncologie prédictive (CRCM – Centre de recherche en cancérologie de Marseille), est utilisée spécifiquement en recherche pour ces patientes-là, pour analyser et tracer les anomalies biologiques synonymes d’une éventuelle rechute. Les patientes pourraient ainsi être traitées au plus tôt, à bon escient, dès l’apparition de la rechute biologique, avant même les signes de rechute clinique.
C’est dans ce cadre qu’un essai dédié aux patientes atteintes d’un cancer du sein localisé surexprimant HER2 pourrait démarrer courant 2019. Sur trois ans, le protocole prévoit d’inclure 800 patientes qui n’ont pas encore rechuté mais qui sont considérées comme étant à risque. Objectif : effectuer des prises de sang régulières afin de détecter l’éventuelle apparition d’anomalies tumorales dans le sang et de pouvoir immédiatement traiter ces patientes de façon ciblée. Cet essai international, promu par Unicancer, sera coordonné par l’IPC.
Pour les femmes prises en charge pour un cancer du sein métastatique, plusieurs essais, basés sur ce type de monitoring, visent à mieux piloter les traitements, à limiter les toxicités inutiles. Qu’il s’agisse d’une chimiothérapie ou d’un traitement ciblé, en cas de résistance, l’ADN tumoral circulant augmente même sous traitement. Sans attendre l’apparition d’une évolution de la maladie sur les examens d’imagerie, il est alors possible de proposer une autre alternative thérapeutique, plus adaptée en termes de bénéfices / risques.
En ce qui concerne les cancers du sein métastatiques hormonodépendants, un essai, démarré au printemps 2017, vient de se terminer. En moins de un an et demi, 800 patientes ont été inclues au niveau national, dont une quarantaine à l’IPC. En recherchant dans le sang des mutations du gène du récepteur aux oestrogènes, impliquées dans 20 à 25 % des cas de résistance à l’hormonothérapie, donc en donnant aux cliniciens le « reflet » de la tumeur dans le sang circulant, cette étude évalue l’intérêt d’une modification de l’hormonothérapie basée sur les résultats des tests sanguins.
Cette approche pourrait, dans un avenir proche, s’avérer profitable pour le suivi à distance de la maladie et permettre ainsi d’anticiper les éventuelles rechutes ou les résistances thérapeutiques associées.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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