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Cancer du sein agressif : une prometteuse technique de radio-immunothérapie

L'équipe de recherche de François Davodeau, au Centre régional de recherche en cancérologie Nantes-Angers, travaille dans le domaine de la médecine nucléaire et de la radio immunothérapie. Ces chercheurs se sont spécialisés dans l’identification d’antigènes tumoraux pouvant permettre de traiter des tumeurs de mauvais pronostic par médecine nucléaire.

Ces recherches portent notamment sur un sous-type de cancer du sein dit « triple négatif ». Ils représentent 17 % des cancers du sein, soit 10 000 femmes par an généralement un peu plus jeunes - moins de 40 ans - et dans la moitié des cas susceptibles de développement d'une résistance au traitement. Ce sont ces tumeurs au caractère agressif  et à fort  risque de rechute que vise François Davodeau, qui pense que la radio-immunothérapie pourrait pallier ce manque de moyen en améliorant la prise en charge.

La radio-immunothérapie consiste à injecter au patient par voie intraveineuse un anticorps couplé à un radio-isotope. L’anticorps est capable de reconnaître et de se fixer sur une protéine présente à la surface des cellules cancéreuses. L’accumulation de ces anticorps radio-marqués sur les tumeurs et les métastases permet de les irradier et de les détruire. Le produit est injecté par voie sanguine et circule dans l’organisme, ce qui permet de lutter à la fois contre la tumeur primaire et les métastases.

Un procédé déjà utilisé pour certains cancers du sang, mais à titre expérimental seulement pour des tumeurs dites « solides ». Pour le chercheur, il s’agit d’"améliorer une technique classique. Ce type de radiothérapie permet d’irradier et de détruire des tumeurs que l’on ne voit pas à l’imagerie, car le radio élément est amarré à une sorte de tête chercheuse. Cela offrirait donc la possibilité de détruire la tumeur mais aussi les métastases, y compris celles que l’on n’a pas encore décelées, ainsi que les cellules tumorales qui peuvent demeurer à la suite de la chirurgie, responsables de la récidive du cancer".

La technique développée par François Davodeau vise à déposer des éléments radioactifs directement sur les cellules tumorales, où qu’elles se trouvent dans le corps. L’enjeu est de déposer le plus vite possible une dose aussi importante que possible d’éléments radioactifs afin de détruire la tumeur en limitant la toxicité sur les organes sains.

François Davodeau travaille sur une technique en deux étapes, d'abord : ciblage des cellules tumorales partout dans le corps grâce à l’injection d’un fragment d’anticorps qui les reconnaît et s’y fixe. Deuxième étape : injection des éléments radioactifs qui se fixent quasi-immédiatement sur les fragments d’anticorps amarrés aux cellules tumorales. Pour ce faire, l’équipe de François Davodeau utilise la chimie « click » qui permet de réaliser des couplages très rapides.

L’espoir est non seulement que, si les recherches s’avèrent concluantes, elles évoluent vers le développement d’un médicament. Mais aussi que le procédé soit "adaptable à d’autres tumeurs solides et permette de traquer les métastases quelle que soit leur localisation". 

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Ouest France

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