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Cancer : la radiothérapie ne cesse de progresser

A quelques jours d'intervalle, deux appareils de radiothérapie de dernière génération viennent d'être mis en service, l'un au Centre François-Baclesse de Caen, l'autre à l'Institut Gustave-Roussy à Villejuif. Ces inaugurations témoignent de la volonté des centres de lutte contre le cancer de s'équiper des plateaux de radiothérapie les plus performants. Le recours à la radiothérapie, qui consiste à irradier les cellules cancéreuses pour les détruire, s'est en effet banalisé en raison des progrès considérables réalisés depuis ses balbutiements il y a plus d'un demi-siècle. Elle est utilisée aujourd'hui chez plus de la moitié des patients, seule ou combinée à la chirurgie et à la chimiothérapie.

« L'augmentation progressive de l'énergie des faisceaux, d'une puissance de 6 à 20 mégavolts aujourd'hui, contre seulement 1,2 mégavolt avec la bombe au cobalt dans les années 1950, permet désormais de traiter des tumeurs en profondeur », explique Alain Fourquet, directeur du département de radiothérapie à l'Institut Curie. Outre l'augmentation de la puissance des faisceaux, c'est aussi leur précision croissante et la possibilité de moduler leur intensité qui a permis d'élargir considérablement le champ d'application de la radiothérapie. « Mais la précision des faisceaux ne serait pas opérante si les techniques d'imagerie permettant de localiser la tumeur et les organes voisins à épargner n'avaient aussi considérablement progressé en parallèle », poursuit Alain Fourquet.

C'est à partir d'images de scanner, de plus en plus souvent fusionnées à des images d'IRM ou de PET scan du patient que le protocole de traitement est établi. La machine de radiothérapie intègre donc, elle aussi, un système d'imagerie pour assurer le recalage en temps réel de la position du patient par rapport aux images de référence pendant les 15 à 30 minutes de traitement.

Des machines spécialisées comme le Tomotherapy et le Cyberknife, fabriqués tous deux par la société américaine Accuray, ou adaptées d'appareils polyvalents comme le Novalis de BrainLab et Variant Medical Systems sont l'aboutissement actuel de ces évolutions. Leur capacité à moduler l'intensité du faisceau et à le sculpter ou à en réduire le diamètre à quelques millimètres leur permet de traiter des tumeurs complexes ou localisées à proximité d'organes critiques, ce qui les rendaient inéligibles à la radiothérapie classique.

La hadronthérapie est la prochaine étape. Elle utilise des faisceaux de protons qui ont d'autres propriétés que les électrons. Elle se pratique déjà à Orsay (Ile-de-France) et à Nice. Deux autres sites, Caen pour la recherche et Lyon pour le traitement, sont en projet pour 2015-2016. Outre les faisceaux de protons, ils s'intéresseront aussi à l'exploitation des ions lourds, comme les ions carbone.

Les Echos High Tech

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