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Cancer de la prostate : une thérapie ciblée efficace contre des formes avancées

Le cancer de la prostate, avec 70 000 nouveaux cas par an en France, est la deuxième cause de mortalité par cancer chez l'homme. Initialement de taille limitée, ce cancer peut parfois s’étendre au-delà de la prostate et à d’autres organes. Son évolution est le plus souvent très lente. Sa prise en charge repose principalement sur la chirurgie, la radiothérapie, et l’hormonothérapie, qui consiste à empêcher cette action stimulante de la testostérone, et ainsi empêcher le développement de la tumeur et de ses éventuelles métastases (propagation à d’autres organes).

Mais malheureusement, au cours du traitement, ce cancer peut s’étendre à d’autres organes ou devenir résistant à l’hormonothérapie. Dans ce cas, la chimiothérapie est utilisée. Depuis 2015, on sait qu’elle permet un gain de survie pour tous les cancers métastatiques hormonodépendants ou hormonorésistants.

Mais une autre arme ciblant une mutation génétique spécifique pourrait constituer un nouvel espoir. L’olaparib est un inhibiteur de PARP (poly ADP-ribose polymérase humaines), enzymes nécessaires à la réparation efficace des cassures de l'ADN. Il a été montré que par cette action, l’olaparib inhibe la croissance de certaines lignées de cellules tumorales in vitro et la croissance tumorale in vivo, soit en monothérapie soit en association avec des chimiothérapies de référence.

En particulier, les inhibiteurs de PARP sont efficaces contre les tumeurs présentant une mutation germinale et/ou somatique de BRCA, ce qui est le cas pour environ 15 % des cancers de l’ovaire. Une petite étude anglaise a montré, sur une cinquantaine de patients atteints d’un cancer métastatique hormono-résistant, que 16 d'entre eux répondaient au traitement par olaparib, dont 12 patients sous traitement pendant plus de 6 mois. Mais si on se focalise sur les 16 qui présentaient des mutations spécifiques de l’ADN ciblées par l’olaparib, on se rend compte que 14 d’entre eux (soit 88 %) ont répondu au traitement.

Cette étude pourrait changer l’avenir du traitement de la prostate, qui jusqu’alors ne bénéficie pas de traitement ciblant des mutations génétiques particulières. Le Professeur Johann de Bono, principal auteur de l’étude, a déclaré qu’il espérait que ces résultats permettent une utilisation clinique de ce médicament et que l’analyse génétique des tumeurs devienne un standard pour ce cancer, mais aussi pour l’ensemble des cancers.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NEJM

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