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Cancer de la prostate : l'exercice physique hautement protecteur...
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Cette étude fera date. Elle montre que le fait d'augmenter sa capacité cardiorespiratoire de seulement 3% permet de diminuer le risque de cancer de 35 %. « C'est un résultat particulièrement intéressant car, jusqu'à présent, les études avaient surtout montré que l'activité physique pouvait ralentir l'évolution de la maladie. Cette fois-ci, on montre qu'elle peut être prévenue », commente le professeur Alexandre de la Taille, président de l'association française d'urologie.
Les chercheurs de l'institut Karolinska en Suède ont observé plus de 57 000 hommes participants à une base nationale de santé des salariés. Pour être inclus dans l'étude, il fallait avoir enregistré au moins deux tests d'aptitudes cardiorespiratoires réalisés sur les vélos d'appartements au cours de la période de suivi. Les mesures de l'aptitude cardiorespiratoire ont été exprimées en VO2 max, c'est-à-dire la quantité maximale d'oxygène que le corps utilise lors d'un exercice aussi intense que possible. Les participants ont ensuite été répartis en fonction de l'évolution de leur capacité respiratoire au fil du temps : celles qui avaient augmenté chaque année de 3 %, celles qui étaient restées stables et celles qui avaient reculé de plus de 3 %.
Les 57 000 hommes ont été un suivi sur une période moyenne de 7 ans au cours de laquelle on a diagnostiqué un cancer de la prostate chez 1 % d'entre eux (0,08 % sont décédés des suites de leur maladie). Une augmentation annuelle de la condition cardiorespiratoire était associée à un moindre risque de cancer de la prostate. Une conclusion qui bat en brèche celles d'études plus anciennes ayant trouvé une augmentation de cancer de la prostate chez les hommes avec une capacité cardiorespiratoire élevée. « Ces résultats s'expliquaient sans doute par une pratique plus importante de dépistage de cancer de la prostate chez des hommes plus sensibles à leur santé », commente le professeur François Desgrandchamps, urologue à l'hôpital Saint-Louis à Paris et auteur de "La prostate : si on en parlait ?" aux éditions Hachette.
En revanche, selon l'étude menée par l'équipe suédoise, l'amélioration de la capacité cardiorespiratoire n'aurait pas d'influence bénéfique sur les décès liés au cancer de la prostate. Un résultat qui n'étonne pas vraiment le spécialiste. « Il est sans doute lié à la durée assez courte de l'étude. En effet, lorsque le cancer de la prostate est mortel, le décès survient généralement plus de 7 ans après le diagnostic », souligne le professeur François Desgrandchamps. Il faudrait donc une étude plus longue pour valider une diminution de la mortalité. En attendant, travailler et augmenter sa capacité respiratoire sera toujours bénéfique.
Pour cela, une seule solution : faire de l'activité physique régulièrement. Car, même si à l'échelle individuelle, la capacité respiratoire dépend en partie du capital génétique, elle peut toujours être améliorée par l'entraînement. « Et il n'est jamais trop tard pour bien faire », insiste le Professeur François Desgrandchamps. « Il faut arrêter de dire "à mon âge" », surenchérit le professeur François Carré, cardiologue et médecin du sport au Chu de Rennes. Alors bien sûr, il vaut mieux commencer à entretenir ses capacités physiques dès le plus jeune âge et ne pas s'arrêter. Mais comme le rappelle le médecin, « si vous avez fait peu de sport à 20 ans et que vous vous y mettez de façon régulière à 40 ans, vous aurez alors une meilleure capacité physique que celle que vous aviez à 20 ans ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Biologie & Biochimie
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