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Cancer de la prostate : un interrupteur génétique
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Le cancer de la prostate, le plus fréquent chez l'homme, vient de livrer aux chercheurs un secret qui pourrait bien signifier la fin de cette menace pour les messieurs de plus de 50 ans. L'équipe du Pr Gary Pasternack, de l'institut Johns-Hopkins aux Etats-Unis, a en effet mis en évidence une caractéristique génétique présente dans 90 % des cancers de ce type et qui pourrait se révéler réversible. Le mécanisme en cause relève d'une sorte d'interrupteur, en position "allumé" ou "éteint". Dans une même famille de gènes, certains sont "allumés" et produisent la protéine pour laquelle ils codent, et d'autres sont "éteints", la protéine correspondante faisant alors défaut à la cellule. Ce mécanisme n'avait jusqu'ici jamais été directement mis en évidence dans des cellules cancéreuses, mais c'est un processus fréquent de régulation des gènes et l'on soupçonnait donc qu'il pouvait jouer un rôle dans l'apparition de cancers. Gary Pasternack s'est intéressé à une famille de trois gènes connus pour agir sur la prolifération cellulaire responsable du cancer de la prostate. Gagné! Dans 90 % des cellules cancéreuses, deux de ces gènes sont allumés. Et éteints dans les cellules saines autour de la tumeur. Le troisième joue en sens inverse, allumé dans les cellules saines, mais éteint dans la majorité des cellules malignes. A la différence des modifications génétiques qui se retrouvent dans de nombreux autres cancers, comme celui du colon, il ne s'agit pas d'une anomalie génétique due à une mutation définitive. Pour inverser le processus, il n'est pas nécessaire de modifier le gène, mais simplement de le remettre en position allumée, peut-être grâce à un simple médicament. Cette découverte, encore très fondamentale, représente un véritable espoir qui ne concerne sans doute pas que les hommes. Le même mécanisme se retrouve dans certaines formes du cancer du sein, lui aussi très fréquent.
Libération/2/03/99
http://www.liberation.com/quotidien/semaine/990302marzb.html
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