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Cancer du pancréas : nouvelle protéine de ciblage
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Au sein de la Clinique "Rechts der Isar" de l'Université technique de Munich (Bavière), des chercheurs du service de chirurgie ont développé, en collaboration avec l'Institut Curie (Paris), une nouvelle stratégie de ciblage des cellules tumorales du pancréas grâce à la toxine shiga B. Leurs résultats ont été publiés dans la revue "Molecular Cancer Therapeutics" le 15 juillet 2011 .Les tumeurs du pancréas sont parmi les plus agressives. Tous stades confondus au moment du dépistage, le taux de survie à cinq ans est en effet seulement de six pour cent. Les possibilités de traitement sont par ailleurs très limitées : seul un faible nombre de patients répond aux thérapies actuellement disponibles. De plus, ces dernières attaquent aussi bien les cellules cancéreuses que les cellules saines, provocant ainsi de lourds effets secondaires.
L'équipe de Klaus-Peter Janssen du service de chirurgie travaille depuis longtemps sur le développement d'un vecteur capable de se fixer spécifiquement aux cellules tumorales (et non aux cellules saines), et ainsi d'y entrainer les médicaments qui y seraient couplés. La chimio et la radiothérapie pourraient donc être concentrées sur les tumeurs pour obtenir un traitement plus efficace et sans effet secondaire. En collaboration avec des scientifiques de l'Institut Curie, le groupe a choisi d'utiliser une molécule naturellement prédestinée à cette fonction : la toxine shiga B. Celle-ci provient d'une bactérie intestinale, n'est pas toxique et n'entraîne à elle seule aucun dommage physiologique notable. En la couplant avec une molécule radioactive ou chimiothérapeutique, la toxine se transforme en outil de diagnostic et possiblement en thérapie.
Dans la publication actuelle, les chercheurs ont pu prouver que le nombre de récepteurs de la toxine shiga B (Gb3 / CD77) est bien plus élevé chez les cellules cancéreuses que dans les tissus sains. Les scientifiques ont alors couplé la toxine à un agent chimiothérapeutique (un inhibiteur de topoisomérase) : la nouvelle combinaison n'a interagi qu'avec les cellules cancéreuses qui possédaient le récepteur Gb3 et a eu une efficacité considérablement plus élevée que le médicament seul. Même si d'autres études précliniques doivent encore confirmer que cette nouvelle thérapie ciblée est adaptée à une utilisation clinique, elle semble très prometteuse pour le traitement sans effet secondaire du cancer du pancréas.
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