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Cancer du pancréas : les bactéries intestinales font la vitesse de croissance tumorale
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Selon une étude américaine du New York Langone Health, les bactéries intestinales détermineraient la vitesse de croissance tumorale dans le cancer du pancréas, suggérant que les antibiotiques pourraient rendre l'immunothérapie plus efficace contre ce type de cancer. Ces travaux révèlent que la population de bactéries dans le pancréas augmente plus de mille fois chez les patients atteints de cancer du pancréas et devient dominée par des espèces qui empêchent le système immunitaire d'attaquer les cellules tumorales.
Les chercheurs de l'Université de New York, du Perlmutter Cancer Center et du NYU College of Dentistry, montrent que chez les patients atteints, les bactéries intestinales pathogènes migrent vers le pancréas à travers le canal pancréatique, et, une fois dans le pancréas, ce mélange bactérien anormal (microbiome) dégage des composants cellulaires qui bloquent le système immunitaire et favorisent la croissance du cancer : « l’étude montre que les bactéries modifient l'environnement immunitaire autour des cellules cancéreuses pour les laisser se développer plus rapidement ».
En revanche, l'élimination des bactéries de l'intestin et du pancréas par des antibiotiques ralentit la croissance du cancer et permet de reprogrammer les cellules immunitaires et les induire à lutter contre les cellules cancéreuses. Les antibiotiques oraux ont également multiplié par trois l'efficacité des inhibiteurs de point de contrôle, une forme d'immunothérapie qui stimule le système immunitaire à attaquer les cellules cancéreuses.
« L’étude apporte enfin une nouvelle compréhension de l'immunosuppression dans le cancer du pancréas et son inversion en "clinique" », explique le Docteur Deepak Saxena, co-auteur et professeur agrégé de sciences fondamentales et de biologie au NYU College of Dentistry.
D’autres études sont déjà en cours pour préciser les espèces bactériennes responsables de l’inhibition de la réponse immunitaire aux cellules cancéreuses afin de travailler ensuite au développement de nouveaux tests diagnostiques bactériologiques, de nouvelles combinaisons d'antibiotiques et d'immunothérapies, et peut-être même à des probiotiques ciblés pour les patients à risque élevé.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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