Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Cancer : un nouveau traitement anti-cancéreux ciblant une protéine spécifique
- Tweeter
-
-
0 avis :
Des chercheurs de l'Irig et de la Faculté de Pharmacie de Lyon ont identifié un inhibiteur de protéine-kinase susceptible d'induire la mort programmée de cellules cancéreuses. Celui-ci pourrait faire régresser le développement tumoral chez les patients atteints de cancer. Les protéine-kinases catalysent, à partir de molécules d'ATP (adénosine triphosphate), le transfert d'un groupe phosphate sur de nombreuses protéines cellulaires. Par ce mécanisme, ces enzymes régulent la plupart des fonctions cellulaires.
En particulier, la protéine-kinase CK2 est surexprimée dans de nombreux cancers où elle participe à leur résistance à la mort cellulaire programmée (apoptose). L'inhibition de cette enzyme apparaît donc comme une cible prometteuse pour un traitement anti-cancéreux. Cependant, les inhibiteurs de CK2 développés jusqu'à présent agissaient sur la plupart des protéine-kinases, induisant de possibles effets indésirables. Dans ce contexte, des chercheurs de l'Irig et leurs partenaires sont parvenus à synthétiser et à caractériser la molécule AB668 qui est capable d'inhiber avec une grande sélectivité l'activité de CK2. AB668 se lie en effet simultanément sur le site catalytique de CK2 (fixation de l'ATP) et sur une "poche" adjacente hydrophobe.
En utilisant divers tests (activation des caspases impliquées dans la mort cellulaire, imagerie de cellules vivantes, analyse transcriptomique), les biologistes ont pu comparer les effets d'AB668 à ceux d'autres inhibiteurs de CK2. AB668 possède un mécanisme d'action distinct contre le cancer, induisant une mort cellulaire apoptotique dans plusieurs lignées cellulaires cancéreuses (de rein, sein, mélanome, pancréas et côlon). Point important, AB668 épargne les cellules saines, ce qui en fait un nouvel agent anti-cancéreux prometteur. La prochaine étape consistera à tester la molécule, après son optimisation par chimie médicinale, dans des modèles précliniques de différents cancers.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Découverte d’un gène d’immunité face à une maladie ravageant les cultures de riz et de blé
Le champignon Magnaporthe oryzae représente une menace redoutable pour l’alimentation humaine à l’échelle mondiale : il ravage les cultures de riz et de blé. Des chercheurs d’INRAE, du Cirad et de ...
Un médicament contre le cancer du sein pourrait aider à traiter un cancer rare de l'appendice
Des chercheurs de l'Université de Californie San Diego ont montré dans un essai clinique que le palbociclib, utilisé pour le cancer du sein, stabilise la croissance tumorale dans ce cancer rare, ...
Un traitement de Parkinson pourrait retarder la progression d’une des formes de la DMLA
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la première cause de handicap visuel chez les personnes de plus de 50 ans. Améliorer l’offre thérapeutique pour les patients est un enjeu de ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :