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Cancer de l'utérus: une avancée majeure en matière de dépistage
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Environ 510 000 cas de cancers de l'utérus sont rapportés chaque année dans le monde, ce qui en fait la seconde cause majeure de décès dus au cancer chez les femmes à l'échelle mondiale. Pourtant, le cancer de l'utérus est traitable, et souvent curable, lorsqu'il est détecté à un stade précoce. InCellDx, une société de recherche située en Californie, a introduit une nouvelle méthodologie de test appelée HPV OncoTect qui mesure avec une précision remarquable le risque accru qu'a une femme de développer un futur cancer de l'utérus.
Pratiquement tous les cas de cancer de l'utérus sont provoqués par des types spécifiques de papillomavirus humain (VPH) et les méthodes de test actuelles ne détectent que la présence et le type d'infection au VPH ainsi que les anomalies cellulaires causées par le virus. OncoTect va plus loin en ne se contentant pas de détecter la transformation cellulaire causée par une infection au VPH persistante, mais en quantifiant également les gènes responsables du cancer trouvés dans les cellules qui sont un précurseur nécessaire au développement du cancer de l'utérus.
Le nouveau test a été l'objet de deux études cliniques indépendantes qui ont cherché à comparer les performances de OncoTect par rapport à d'autres tests du commerce disponibles. Les résultats de ces études ont été présentés à la communauté médicale internationale lors de l'EUROGIN 2012, l'un des plus grands forums mondiaux pour l'examen des développements scientifiques en cours dans le champ du cancer de l'utérus et des maladies liées au papillomavirus humain.
La première étude, réalisée en Grèce, évalue la spécificité de HPV OncoTect par rapport au test de l'ADN du VPH couramment utilisé. Après avoir analysé 4 000 échantillons de cellules du col utérin, les chercheurs ont trouvé que OncoTect augmente de manière significative la spécificité de l'affection du col utérin de haut grade par rapport au génotypage de l'ADN du VPH, tout en conservant la sensibilité des tests de l'ADN du VPH fréquemment utilisés. Si un test a une haute spécificité, un résultat positif de ce test indique une forte probabilité de la présence de l'affection.
Des chercheurs italiens ont mené une seconde étude pour comparer OncoTect avec un produit compétitif appelé NucliSens EasyQ. Leurs résultats montrent que, bien que NucliSens EasyQ identifie la présence des gènes responsables du cancer, la signification clinique des conclusions est limitée car le test ne mesure pas l'étendue des modifications de la cellule qui conduisent à l'affection et de plus, il affiche une sensibilité moindre par rapport à OncoTect.
Lors de l'EUROGIN 2012, InCellDx a également été invité à présenter les nouvelles données de la prochaine génération du test HPV OncoTect (appelé OncoTect 3Dx), qui utilise la technologie de dépistage la plus récente qui intègre une morphologie de lames avec des biomarqueurs moléculaires dans une seule technologie de dosage à haut rendement, éliminant ainsi les résultats ambigus du frottis. La nouvelle technologie améliore encore la capacité du test à faire la distinction entre une infection bénigne et des modifications de cellules qui peuvent conduire au développement du cancer. En outre, cette technologie ne s'appuie pas sur une lame de verre, ce qui réduit de manière significative le coût et le temps nécessaires pour terminer le test.
Plus de 2 000 professionnels de la santé sont attendus à l'EUROGIN 2012, qui se tient cette année à Prague, en République tchèque, du 8 au 11 juillet. L'événement cherche à accélérer la traduction des découvertes scientifiques en une pratique médicale quotidienne.
Jusqu'à présent, les tests de diagnostic du VPH ne pouvaient identifier que la présence et le type de VPH, mais ne pouvaient pas prédire si l'infection disparaîtrait ou serait susceptible de se transformer en cancer. OncoTect est un outil de diagnostic important, qui aide les médecins à savoir si un test plus agressif est nécessaire, mais aussi à se sentir plus confiant lorsque la meilleure approche consiste à « attendre et voir ». Traditionnellement, lorsque les résultats d'une femme montrent un risque élevé d'infection au VPH, son médecin effectue une coloscopie, un examen amplifié du col de l'utérus lors duquel une biopsie est effectuée. OncoTect aidera à déterminer lorsque des coloscopies ne sont pas médicalement nécessaires.
OncoTect est une percée décisive pour les femmes car Il détecte avec précision la présence de modifications de cellules causée par une infection VPH persistante, permettant aux médecins de faire la distinction entre une infection bénigne et une affection précancéreuse. Un diagnostic précis réduira les tests inutiles. Des cellules échantillons sont collectées depuis le col de l'utérus de la même manière que le test Pap pratiquement sans aucun inconfort. Il peut être administré lors d'une visite au cabinet, souvent en même temps que le test Pap. Le test a un délai d'exécution rapide, similaire au test de l'ADN du VPH.
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- Publié dans : Biologie & Biochimie
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