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Le cancer en Europe en 2004 : 1,7 millions de morts

L'Europe doit accentuer ses efforts contre les quatre grands tueurs que sont les cancers du poumon, du côlon, du sein et de l'estomac. Le Pr Peter Boyle, directeur du Centre international de recherche sur le cancer (Circ), à Lyon, et le Dr Jacques Ferlay (épidémiologiste, Circ), le soulignent dans « Annals of Oncology » (17 février) en commentant les chiffres du cancer en Europe (au sens géographique) pour 2004. Près de 2,9 millions de nouveaux cas ont été diagnostiqués l'an dernier, dont 54 % chez des hommes. Et plus de 1,7 million de décès ont été enregistrés, dont 56 % chez des hommes. Si l'on s'en tient aux 25 pays de l'Union européenne, les chiffres sont de 2 millions de nouveaux cas et de 1,2 million de morts. Et ces chiffres devraient rapidement augmenter, compte tenu du vieillissement de la population du continent. Le cancer du poumon est le plus fréquent (13,2 % des diagnostics) et le plus meurtrier (20 % des décès). Le cancer colo-rectal suit de près pour l'incidence (13 %) mais entraîne moins de décès (11,9 %). Chez les femmes, le cancer du sein, qui est en augmentation, représente plus d'un quart des cas (27,4 %) et a causé près de 130 000 morts (17,4 %). Un cancer sur huit en Europe est un cancer du sein et il cause 7,6 % des morts par cancer. Chez les hommes, le cancer du poumon est le plus fréquent, suivi par le cancer de la prostate (238 000 nouveaux cas, 15,5 % des cancers diagnostiqués chez l'homme). Dans l'UE, c'est cependant le cancer de la prostate qui reste en tête. Le cancer de l'estomac recule dans tous les pays mais constitue encore 5,9 % des nouveaux cas et 8,1 % des décès par cancer.

« Cancers du poumon, du côlon et du sein représentent les deux cinquièmes des cancers en Europe, résume le Pr Boyle. Et cancers du poumon, du côlon, de l'estomac et du sein sont responsables de la moitié des morts par cancer. »

Le spécialiste note des résultats encourageants du dépistage du cancer du sein en termes de réduction de la mortalité, mais un « progrès trop lent » en ce qui concerne la prévention du cancer colo-rectal. Un progrès qui selon lui « n'est possible que grâce à un effort commun des pays d'Europe ». D'autres progrès peuvent être accomplis en luttant contre le tabagisme. « Il y a eu des avancées substantielles chez les hommes, mais la situation chez les femmes - et spécialement les jeunes femmes - est un sujet de préoccupation, dit le Pr Boyle. Il y a aussi une grande différence entre l'Europe du Nord et l'Europe du Centre et de l'Est, qui doivent être la cible d'actions de contrôle du tabagisme. »Le cancer du poumon chez les femmes et la plupart des cancers en Espagne et au Portugal sont les exceptions inquiétantes à la tendance à la baisse de la mortalité observée en Europe.

AOO

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