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Cancer du côlon : vers le dépistage généralisé

Souvent annoncé mais toujours différé, le dépistage du cancer colorectal va enfin commencer en France. Un programme national qui, à terme, pourrait éviter 1 500 à 3 000 morts par an, selon les spécialistes de santé publique. Dans les mois qui viennent, ce sont douze départements qui vont ouvrir le feu: «Seine-Saint-Denis, Charente, Hérault, Côte-d'Or, Saône-et-Loire, Calvados, Isère, Bouches-du-Rhône, Ille-et-Vilaine, Indre-et-Loire, Nord et Haut-Rhin». Les 50-74 ans s'y verront offrir tous les deux ans un dépistage par le test Hémoccult, basé sur la recherche de sang «occulte» dans les selles, via leur médecin traitant. Un deuxième appel d'offres est prévu au deuxième semestre 2002, pour retenir huit départements supplémentaires. Le dépistage devrait ensuite se généraliser progressivement. Avec plus de 33 000 nouveaux cas chaque année, le cancer colorectal est la tumeur la plus fréquente en France, pour les deux sexes réunis. C'est aussi l'une des plus meurtrières, responsable de 15 000 à 16 000 décès par an. En l'absence de progrès thérapeutiques majeurs, il est donc indispensable de mettre au point un système généralisé de dépistage permettant de détecter ces tumeurs le plus précocement possible et donc améliorer leur pronostic aujourd'hui médiocre (le taux de survie à cinq ans n'est que de 35 %). Mis au point il y a plus de vingt ans, l'Hémoccult II est un test simple réalisable à domicile, sur les selles. En cas de positivité, une coloscopie est pratiquée sous anesthésie générale, qui confirme ou au contraire infirme le diagnostic. A l'échelon individuel, l'intérêt est limité, car le test peut être faussement négatif (c'est-à-dire normal alors qu'il existe une tumeur). A grande échelle, en revanche, son efficacité ne fait plus aucun doute et le dépistage diminue de 15-20 % la mortalité par cancer colorectal dans les populations concernées. Si l'on ne prend en compte que les personnes qui font réellement les tests, la baisse de mortalité atteint 33 %. Ce dépistage est d'autant plus efficace que le taux de participation des personnes concernées est élevé. Avec le test actuel, hemocult, il doit être au minimum de 50 % pour que le programme soit rentable en termes de santé publique. Mais à terme, l'hemocult devrait être remplacé par un nouveau test de détection génétique capable de détecter d'infimes traces de gènes de cellules cancéreuses dans les selles des patients et de révéler précocement 70% des cancers du colon. Le dépistage généralisé à l'aide de ce nouveau test beaucoup plus sensible (actuellement expérimenté aux USA) devrait être particulièrement efficace et pourrait permettre, d'ici 5 à 10 ans de diminuer de moitié la mortalité par cancer du colon en France.

Ministère de la santé :

http://www.sante.gouv.fr/index.htm

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