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Cancer du côlon : un nouvel outil de diagnostic indolore et sélectif
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Pour diagnostiquer le cancer du côlon en cas de symptômes évocateurs ou de dépistage, les médecins ont recours à la coloscopie et à la biopsie. Toutefois, il s’agit de procédures invasives qui ne sont pas sans risque (notamment en cas d’infection). De plus, cela ne donne qu’un aperçu incomplet de ce qui se passe dans le corps du patient. En mars dernier, consacré justement à la prévention et au dépistage du cancer colorectal, des chercheurs écossais ont dévoilé un nouvel outil de diagnostic et de suivi.
Pour cette étude publiée dans Clinical Cancer Research le 17 mars, l’Université de Glasgow a utilisé la tomographie par émission de positons (TEP), une technique d’imagerie médicale pratiquée par les spécialistes en médecine nucléaire utilisée pour détecter et visualiser les processus biologiques et physiologiques dans le corps humain en trois dimensions. Grâce aux émissions produites par les positons radioactifs injectés en intraveineuse au préalable, on peut ainsi notamment étudier l’activité métabolique ou moléculaire d’un organe. Ici, cette technologie a permis d’imager entièrement les entrailles de patients afin de les examiner et d’étudier les tumeurs sans recours à une chirurgie pour prélever de tissu tumoral dans le but de conduire des investigations plus poussées.
L’injection de ce que l’on appelle le ‘traceur’ réalisée lors de la tomographie permet en effet de visualiser précisément les zones d’un organe où les cellules semblent plus actives que la normale. Cela pourrait ainsi permettre aux patients de recevoir le meilleur traitement pour leur cancer. On parle alors de médecine de précision : un domaine médical en pleine expansion en oncologie où l’utilisation de nouvelles technologies permet d’identifier une stratégie thérapeutique qui conviendra à chaque profil de patient. Cette technique permettrait ainsi d’avoir une vision claire de l’arsenal thérapeutique possible et d’examiner la tumeur dans son ensemble.
Comme l’affirme le Docteur David Lewis, le principal auteur de ces travaux : « la médecine de précision pourrait potentiellement révolutionner le diagnostic et le traitement du cancer. Toutefois, le développement de techniques de diagnostic précises, instructives et sans inconfort pour le patient est crucial pour son succès. La tomographie par émission de positons offre une alternative prometteuse ». De plus, cette méthode aurait un avantage supplémentaire. L’équipe écossaise pense en effet que cette technique pourrait également permettre de surveiller le développement et l’évolution des tumeurs. Il devient ainsi possible de suivre la progression du cancer et l’impact du traitement pendant toute sa durée, fonctionnant ainsi comme un dispositif de contrôle clair.
Au cours de leurs recherches, les scientifiques ont pu se baser sur les informations génétiques jusqu’alors connues sur le cancer colorectal pour identifier les caractéristiques propres de chaque tumeur en employant la TEP. Ils ont par ailleurs découvert que l’utilisation de plusieurs traceurs au lieu d’un seul au cours de l’imagerie permettrait de faire la distinction entre différents types de cancers colorectaux chez les souris en se basant sur leurs gènes. Or, les patients peuvent développer des mutations variées de leur cancer et les mutations de gènes tels que le gène KRAS, APC ou encore TGFB affichent toutes une signature très différente qu’il est possible de reconnaître à l’imagerie.
Les chercheurs pensent donc que l’identification du type de cancer, en se basant visuellement avec cette technique sur la signature des mutations en question, laisse entrevoir la possibilité de mettre au point une approche thérapeutique plus personnalisée et rapide en fonction des besoins de chaque patient et de leur cancer, avec à la clé un meilleur pronostic de survie et de rémission.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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