RTFlash

Vivant

La caféine pourrait réduire les risques de maladie d'Alzheimer

Plusieurs études épidémiologiques ont mis en avant que la consommation régulière et modérée de caféine, à raison de 2 à 4 tasses de café par jour, pourrait ralentir le déclin cognitif lié au vieillissement, en particulier le risque de maladie d'Alzheimer. L'influence potentiellement positive de la caféine sur les capacités cérébrales intéresse hautement les chercheurs, à l'heure où la prévention et la prise en charge de la maladie d'Alzheimer (principale cause de démence) augurent un défi de santé publique pour les années à venir : 900 000 personnes souffrent actuellement d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée en France, selon l'Institut national de recherche médicale (Inserm). Et avec le vieillissement de la population, ce sont plus de 1 800 000 personnes qui devraient être atteintes d'une maladie neurocognitive à l'horizon 2050, prévoit la Fondation Vaincre Alzheimer.

Ces nouveaux travaux de l'Inserm, parus dans la revue Brain, soufflent un vent d'espoir pour mettre au pas cette maladie qui grignote la mémoire, les capacités exécutives et d'orientation dans le temps et l'espace. Les chercheurs confirment l'intérêt de la caféine comme piste thérapeutique pour ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer chez des patients à un stade précoce. L'équipe de chercheurs de l'Inserm, du CHU de Lille et du centre de recherche Lille Neuroscience et cognition de l'Université de Lille, jette un nouvel éclairage sur les mécanismes moléculaires sous-jacents au développement de cette maladie.

Les scientifiques ont constaté sur des souris que l'augmentation pathologique de récepteurs cibles (appelés A2A) dans les neurones, pendant le développement de la maladie, favorisait la perte des synapses (les zones de contact entre deux neurones), ce qui se traduisait par la survenue précoce des troubles de la mémoire. Dans la même étude, les chercheurs se sont penchés sur la capacité de la caféine à agir sur cette cible et à préserver les fonctions cognitives chez des patients atteints d'une forme précoce de la maladie d'Alzheimer.

En 2016, la même équipe de recherche avait décrit un des mécanismes par lequel la caféine pouvait bloquer chez l'animal les récepteurs A2A, qui augmentent anormalement dans le cerveau des malades d'Alzheimer. Pour cerner davantage ce phénomène, un essai clinique de phase 3 a été initié par le CHU de Lille en incluant 248 patients. La moitié des patients recevra 400 mg de caféine, l'autre moitié un placebo. « Nous mettons donc encore une fois en avant l'intérêt de tester la caféine dans le cadre d'un essai clinique sur des patients atteints de formes précoces de la maladie », explique David Blum, directeur de recherche à l'Inserm, co-dernier auteur de l'étude, dans un communiqué. « En effet, on peut imaginer qu'en bloquant ces récepteurs A2A, dont l'activité est augmentée chez le patient, cette molécule puisse prévenir le développement des troubles de la mémoire voire d'autres symptômes cognitifs et comportementaux ». Si la caféine donne de bons résultats dans le cadre de l'essai clinique en cours, un essai de plus grande ampleur pourrait être lancé. « Potentiellement, cela pourrait signifier que la caféine peut être utilisée comme médicament pour le traitement de cette maladie », affirme David Blum.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top