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Bronchite du fumeur : autorisation d'un nouveau traitement en Europe
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Le dupilumab est un anticorps monoclonal, c’est-à-dire un médicament biologique, déjà utilisé pour traiter l’asthme sévère et l’eczéma. Il était testé dans la BPCO, 3e cause de mortalité en France mais souvent banalisée sous le terme de "bronchite chronique". Bonne nouvelle, l’agence européenne du médicament vient de l’autoriser. Qualifiée de "tueur silencieux", la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie pulmonaire caractérisée par une inflammation et une obstruction progressive des bronches.
En France, 5 millions d’individus sont touchés par la BPCO, dont les deux tiers ignorent qu'ils en souffrent. Dans 85 % des cas, le tabac joue un rôle central dans la survenue de cette maladie, ce qui ne doit pas occulter les autres causes, comme les polluants intérieurs, industriels et atmosphériques. La prise de bronchodilatateurs, la prévention des infections respiratoires via la vaccination et l’activité physique adaptée sont les thérapeutiques disponibles aujourd’hui. Les bronchodilatateurs apportent un confort respiratoire et préviennent les crises qui aggravent la maladie (« exacerbations », qui requièrent une corticothérapie systémique et/ou une hospitalisation), mais sont loin d’être suffisants.
En conséquence, l’attente est forte pour trouver de nouveaux médicaments, non seulement pour réduire la survenue des exacerbations mais aussi, on peut l’espérer, pour améliorer la capacité respiratoire. Le challenge était donc important pour le dupilumab, un médicament biologique qui a déjà fait ses preuves dans six autres maladies où l'inflammation dite de type 2 (caractérisée par un nombre élevé d’éosinophiles, un type de globules blancs impliqués dans les réponses immunitaires) joue un rôle prépondérant : l'eczéma atopique (dermatite atopique), l'asthme, la polypose nasale, le prurigo nodulaire, l’œsophagite à éosinophiles et l’urticaire chronique spontanée, après l'échec des traitements classiques.
Précisément, le dupilumab est un anticorps monoclonal entièrement humain qui inhibe certains facteurs clés de la réaction inflammatoire (ici les interleukines 4 et 13), sans effet immunosuppresseur. Les données de l’étude clinique de phase 3 (NOTUS, sur 935 patients) ont été publiées et présentées en simultané au Congrès international 2024 de l’American Thoracic Society (ATS, San Diego, 17-22 mai 24). Chez les personnes souffrant de BPCO (avec un taux d'éosinophiles sanguins égal ou supérieur à 300 cellules par microlitre), cette biothérapie réduirait d'un tiers le risque d'exacerbations. Conformément aux résultats d'une précédente étude de phase 3 publiée en 2023, les exacerbations modérées et sévères sont réduites de 34 % en moyenne lorsque le médicament est administré pendant 52 semaines en complément de bronchodilatateurs et de corticoïdes.
De plus, une amélioration de la fonction respiratoire a été observée, avec une augmentation du Volume Expiratoire Maximum par Seconde (VEMS : la quantité d'air qu'une personne peut expirer de ses poumons en une seconde) de 82 ml (139 ml contre 57 ml) et 61 ml (115 ml contre 54 ml) à 12 et 52 semaines, respectivement. Potentiellement, 30 000 à 60 000 patients français pourraient bénéficier du traitement.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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