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Bloquer la progression du cancer du côlon grâce à l'interférence ARN

L'une des difficultés de la thérapie anticancéreuse consiste à cibler spécifiquement le tissu tumoral, sans endommager les cellules saines périphériques. Un moyen de contourner ce problème réside dans la discrimination moléculaire entre des cellules saines et tumorales.

C'est donc en s'appuyant sur ce concept que le Professeur Jürgen Behrens de l'Université d'Erlangen-Nürnberg vient de débuter un nouveau projet de recherche. Celui-ci a pour objectif de mettre hors-circuit, grâce à la technologie de l'interférence ARN, un gène muté, présent dans les cellules tumorales du côlon, sans interférer avec l'expression du même gène, intact, dans les cellules saines.

Le cancer du côlon est l'un des cancers les plus fréquents et les plus sérieux en Allemagne. Il est traité, dans un premier temps, par l'ablation des sections d'intestin atteintes, puis s'ensuit fréquemment une chimiothérapie ou une radiothérapie. Ces deux dernières techniques sont toutefois à l'origine de nombreux effets secondaires, du fait des dommages causés sur les tissus périphériques sains.

Une des causes principales du développement de tumeurs intestinales réside dans l'apparition de mutations du gène APC. Le rôle de celles-ci dans la division des cellules tumorales a été démontré et le ciblage de ces mutations par interférence ARN pourrait donc être le moyen de réduire la croissance cellulaire.

Le principe de l'interférence ARN consiste en la fixation d'un petit acide ribonucléique simple ou double brin sur un ARN messager spécifique, dans ce cas le transcrit du gène APC muté, conduisant à sa dégradation et à la diminution de sa traduction en protéine. Cette technique permet ainsi de bloquer l'expression d'un gène de manière très spécifique, les différences moléculaires entre gène sain et gène muté étant très faibles.

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